Avec la levée progressive des mesures de protection contre la pandémie de Covid-19, l'économie commence à reprendre pied. Les entreprises ont pour souci premier de préserver l'emploi et les investissements. Cela laisse peu de place aux augmentations de salaires. Malgré cela, l'inflation négative permet aux employés de dépenser un peu plus.

La pandémie Covid-19 a entraîné un affaissement massif de l'économie à l'échelle internationale, plus grave qu'au lendemain de la crise financière de 2008. En Suisse, le Centre de recherches conjoncturelles (KOF), de l'EPF Zurich, prévoit une baisse du PIB de 4,9 pourcent en 2020. Les entreprises qui ont été contraintes de cesser tout ou partie de leurs activités suite aux mesures de lutte contre le coronavirus sont particulièrement affectées par la crise. D'autres, en amont et en aval, ont également souffert de cette situation.

A cause de la pandémie, près d'un cinquième de la totalité des employés ont été mis au chômage partiel. Cette mesure a permis aux travailleurs d'obtenir rapidement et sans bureaucratie un revenu de substitution. Elle a évité jusqu'ici un chômage de masse et une perte importante de substance économique pour les entreprises.

Les résultats de l'enquête économique du KOF montrent que la situation reste difficile pour les entreprises. Environ 60 pourcent de celles qui ont été interrogées déclarent que leurs activités sont fortement impactées et environ 14 pourcent voient même leur existence sérieusement ou très sérieusement menacée. Ces opinions se reflètent également dans l'indicateur de l'emploi, toujours négatif, qui est aussi bas dans les secteurs de la restauration et de l'industrie qu'il l'était en avril de cette année. Pour cette raison, de nombreuses entreprises ont suspendu d'importants investissements dans des innovations d'avenir, augmentant d'autant les besoins de rattrapage qui se présenteront demain. Si l'absence de tels investissements devait se prolonger trop longtemps, la compétitivité à court et moyen termes s'en trouverait sensiblement affectée.

Entretemps, les premières associations de branches ont entamé des négociations salariales. Les retours indiquent qu'il y a peu de marge pour des augmentations de salaires. En ces temps difficiles, la priorité va surtout au maintien de l'emploi et de la compétitivité. Pour le domaine de l'hôtellerie et de la restauration, le résultat des négociations est déjà disponible. Dans ces deux branches, les partenaires sociaux ont convenu de laisser les salaires pour 2020 et 2021 aux niveaux de 2019. Des signaux similaires nous parviennent d'autres secteurs. Les résultats devraient être un peu plus favorables aux employés dans les branches qui n'ont guère été touchées par la crise sanitaire.

Malgré ces perspectives peu encourageantes, un élément positif pour les salariés mérite d'être relevé. L'inflation négative annoncée par les prévisionnistes pour cette année et l'an prochain, respectivement de -0,9 et -0,3 pourcent, joue en leur faveur. Cela signifie que les salaires réels corrigés de l'inflation, et donc le pouvoir d'achat, augmenteront de manière égale pour tous les employés même en cas de stagnation des salaires nominaux. Cette heureuse réalité devrait contribuer, conjointement à la sensible amélioration du climat de consommation, à soutenir notre économie aujourd'hui affaiblie.

La Sté Union Patronale Suisse a publié ce contenu, le 11 août 2020, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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