Albert Frère évite le conflit entre les producteurs laitiers et Entremont
Les difficultés que traverse Entremont sont sans doute en partie à l'origine du bras de fer qui oppose depuis plusieurs mois le groupe fromager et les producteurs de lait bretons quant au prix du liquide blanc. Par l'intermédiaire du Ministre de l'agriculture Français, un accord a malgré tout pu être trouvé : Albert Frère, actionnaire majoritaire de l'entreprise, vient d'accepter d'augmenter le prix d'achat du litre de lait, évitant ainsi de justesse les représailles des syndicats.
Il y a près d'un an déjà, un désaccord lié à l'augmentation du prix du litre de lait avait conduit les éleveurs bretons à agir : occupation de plateforme logistique, immobilisation de camions de collecte, blocage de sites, enlèvement des produits Entremont des supermarchés... tous les coups étaient permis pour faire respecter les engagements pris.
Cette fois encore, la grogne menaçait. Entremont Alliance envisageait de payer 20,5 centimes d'euro le litre, au lieu des 27,5 centimes promis lors de l'accord interprofessionnel du 3 juin dernier.
Bruno Le Maire, le Ministre de l'Agriculture, a dû intervenir efficacement auprès de CNP, le fonds d'investissement de Monsieur le Baron, actionnaire à 63,5% du groupe Entremont. Un compromis a été trouvé. Les menaces d'actions sur le terrain formulées par L'association des producteurs d'Entremont (Aebea) n'ont plus lieu d'être pour l'instant.
Les problèmes financiers du fabricant de « raclette saveur d'antan » ne sont pas pour autant réglés. Avec une dette cumulée de 365 millions d'euros et des pertes qui frôlent les 20 millions d'euros sur le seul premier trimestre, l'heure n'est pas à la fondue savoyarde pour le leader européen de l'Emmenthal.
Solutions en vues ?
Il y a quelques semaines, un mandataire a été nommé par le tribunal d'Annecy et le troisième opérateur laitier français a été placé sous la responsabilité du CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle), dans l'attente d'un éventuel repreneur.
« Mon souhait personnel est de préserver l'emploi et la compétitivité du groupe », a précisé Bruno Le Maire. Au regard des enjeux sociaux concernés (6.000 producteurs laitiers et 4.000 salariés d'Entremont), on comprend que l'actuel gouvernement se sente fortement impliqué dans la recherche d'un épilogue heureux.
Deux pistes sérieuses sont actuellement à l'étude : Lactalis et le tandem Sodiaal (Yoplait) Bongrain.