par Olesya Astakhova et Vladimir Soldatkin

MOSCOU, 27 janvier (Reuters) - Le directeur de la compagnie pétrolière russe Gazprom Neft a déclaré samedi qu'il ne voyait pas la nécessité d'une réduction supplémentaire de l'offre de pétrole des producteurs de l'Opep+, quelques jours avant une réunion du groupe.

Les producteurs de l'Opep+ se sont mis d'accord sur des réductions volontaires de production totalisant environ 2,2 millions de barils par jour (bpj) pour le premier trimestre sous l'impulsion de l'Arabie saoudite, qui a reconduit une baisse de 1 million de bpj.

Les producteurs de l'Opep+ doivent tenir une réunion ministérielle déterminante le 1er février. Selon des sources de l'organisation, elle décidera probablement de ses niveaux de production de pétrole pour le mois d'avril et au-delà dans les semaines à venir.

"D'une part, l'Opep+ a déjà décidé de réduire sa production et les réductions commencent dès maintenant, en janvier. D'autre part, nous approchons de la saison printanière, d'une augmentation saisonnière de la demande de pétrole. Cela ne saurait tarder, dans deux mois", a déclaré aux journalistes Alexander Dyukov, directeur général de Gazprom Neft.

"À mon avis, il n'est pas nécessaire pour le moment (d'ajuster l'accord de l'Opep+)", a-t-il ajouté.

Le dirigeant avait estimé plus tôt dans la journée qu'il y avait un léger excédent sur le marché mondial du pétrole.

Alexander Dyukov a également indiqué que sa société prévoyait d'augmenter ses volumes de raffinage du pétrole et sa production d'hydrocarbures en 2024, sans fournir de chiffres, alors que les investissements de Gazprom Neft sont considérés comme inchangés cette année.

L'Agence internationale de l'énergie, qui conseille les pays consommateurs de pétrole, a déclaré qu'avec le conflit au Moyen-Orient qui soulève des inquiétudes sur l'approvisionnement, sauf perturbations significatives des flux, le marché semblait raisonnablement bien approvisionné en 2024 et qu'un excédent pourrait apparaître si l'Opep et ses alliés mettaient fin aux réductions de production comme prévu au deuxième trimestre.

Le ministre russe de l'énergie, Nikolai Shulginov, a par ailleurs déclaré samedi que la production pétrolière du pays resterait probablement inchangée cette année, a rapporté l'agence de presse RIA.

La production russe de pétrole et de condensats de gaz a légèrement diminué l'année dernière pour atteindre 10,6 millions de barils par jour.

L'agence de presse Interfax a également cité des propos de Nikolai Shulginov selon lesquels la Russie a réduit ses exportations d'essence à la suite d'un incident survenu dans la raffinerie de pétrole NORSI.

Cette panne a suscité des inquiétudes quant à une éventuelle pénurie d'essence dans tout le pays et des médias ont suggéré que le gouvernement envisageait d'interdire l'exportation de ce carburant, comme il l'avait fait à l'automne dernier. (Reportage d'Olesya Astakhova ; rédigé par Vladimir Soldatkin, version française Benjamin Mallet)