Une chose est sûre, Arnaud Lagardère a retenu la leçon : « Lorsque vous avez une caméra devant vous qui filme au cours d’une séance photos, il est difficile de dire après que vous avez été piégé. Si j’avais imaginé qu’elle était réalisée pour être diffusée ainsi, jamais je ne l’aurais acceptée. Je veux être très clair, on ne m’y reprendra plus ! » explique-t-il.

Néanmoins notre baron assume sa relation et revendique un statut de patron singulier. « Peut-être, suis-je un patron atypique, différent, et alors ? Etre heureux dans sa vie privée est certainement une source d’équilibre pour un chef d’entreprise. Cela ne m’empêche pas, bien au contraire, d’être entièrement dédié et dévoué à ce groupe que j’aime plus que tout. »

Interrogé sur la chute de l’action Lagardère, Arnaud Lagardère explique que la conjoncture économique n’épargne personne : « Nous sommes dans un environnement extraordinairement difficile pour tous les acteurs économiques. Les marchés de la planète entière dévissent […] Nos résultats ont déçu, je peux le comprendre. » En effet, suite à l’émission d’un profit warning le 1er septembre, le titre perdait -11,11% à 21,16 euros.

Quant à « Elle », je le réaffirme, jamais nous ne le vendrons
Face à ces mauvais résultats, le fils de Jean-Luc Lagardère tente de garder la tête haute. Il maintient le bien fondé de ses stratégies, notamment la vente des magazines internationaux au groupe Hearst, « on a su vendre au bon moment et dans de bonnes conditions » affirme t-il. Concernant la stratégie Internet du groupe, il confesse par contre que « c’est clairement une déception » et « qu’il a été difficile de prendre immédiatement le virage du digital. »

Le cash dégagé grâce à la cession de la presse magazine internationale va permettre au groupe de réinvestir dans ses quatre branches, à savoir l’édition, la branche Lagardère Services avec notamment le secteur du « travel retail » (c’est-à-dire les magasins dans les aéroports et les gares), la branche Lagardère Active qui devrait évoluer et enfin le sport qui est, selon Arnaud Lagardère, amené à devenir un moteur de croissance pour les années à venir.

Notre baron entend également chouchouter ses actionnaires : « Vu le contexte dégradé, je réfléchis à deux options possibles. Le groupe Lagardère envisage soit un rachat d’actions, soit une distribution de dividendes exceptionnels. Il faut récompenser la fidélité des actionnaires qui nous soutiennent. » expose t-il.

Pauline Raud