* Résultat opérationnel médias en repli de 11,1% en 2011 à E414 mlns

* Perte nette de E707 mlns, liée à 895 mlns de dépréciations

* Résop média attendu stable en 2012

* Recettes publicitaires orientées à la baisse au T1-Dir. fin. (Actualisé avec conférence téléphonique, précisions)

par Gwénaëlle Barzic

PARIS, 8 mars (Reuters) - Lagardère a annoncé jeudi prévoir une stabilité de son résultat opérationnel en 2012, après avoir enregistré une lourde perte nette l'an dernier liée à près de 900 millions d'euros de dépréciations.

Le groupe de médias a traversé une année 2011 chahutée, marquée par le recul de ses revenus dans l'édition et les difficultés de son pôle dédié au sport, responsable pour près des deux tiers du total des dépréciations. (voir )

"On a une année qui est extrêmement décevante (...) que nous allons corriger petit à petit", a déclaré le gérant commandité, Arnaud Lagardère, lors d'une conférence analystes, ajoutant que le redressement d'Unlimited était l'une des priorités en 2012.

La plus petite des divisions de Lagardère, dans laquelle plus d'un milliard d'euros a été investi, a enregistré une perte opérationnelle de six millions d'euros l'an dernier, affectée par des performances commerciales décevantes, des pertes de contrat et plusieurs litiges.

"La dégradation est derrière nous", a cependant estimé le directeur financier Dominique D'Hinnin devant des journalistes.

"Nous avons une nouvelle équipe de direction. Nous allons réinvestir dans des équipes commerciales, nous allons relancer la machine", a-t-il ajouté, écartant en revanche la probabilité d'acquisitions importantes dans le courant de l'année.

Le groupe compte atteindre dans cette division un niveau de rentabilité de 10% des capitaux employés à l'horizon 2015, a précisé Dominique D'Hinnin.

Sur l'ensemble de 2011, le groupe a vu son Résop (résultat opérationnel) média reculer de 11,1% à 414 millions d'euros, dans le bas de la prévision communiquée par le groupe qui tablait sur un recul compris entre 5% et 12%.

DIVIDENDE MAINTENU

Outre le trou d'air dans le pôle sport, la fin de l'effet "Twilight", la saga de vampires à succès de Stephenie Meyer, a également pesé sur la performance de la division Publishing qui a vu son résultat opérationnel reculer de 11,8%.

Le résultat net part du groupe a basculé dans le rouge à hauteur de 707 millions d'euros, à comparer à un bénéfice de 163 millions d'euros lors de l'exercice précédent.

Cette lourde perte s'explique pour partie par 895 millions d'euros de dépréciations, dont 550 millions pour la branche Unlimited et 310 millions portant sur sa participation de 20% dans Canal+ France.

Pour 2012, Lagardère table sur une stabilité de son Résop médias en 2012 à périmètre et change constants en faisant l'hypothèse de recettes publicitaires stables dans sa division Active dédiée aux médias.

Cette prévision n'intègre pas toutefois plusieurs éléments liés à Unlimited, dont l'éventualité du règlement d'un litige sur le cricket en Inde ainsi que les négociations en cours pour la commercialisation des droits télévisuels des prochains Jeux olympiques de 2014 et 2016.

Les recettes publicitaires de la branche médias devraient avoir reculé d'environ 4% sur le premier trimestre, a indiqué Dominique D'Hinnin, en précisant cependant que la tendance était à l'amélioration entre janvier et mars.

En dépit de la perte enregistrée en 2011, le groupe prévoit de verser un dividende stable de 1,30 euro par action au titre de l'exercice.

Avant la publication des résultats, le titre a clôturé en hausse de 4,78% à 23,77 euros. Depuis le début de l'année, il affiche une progression de 16,5% à comparer à la hausse de près de 4% de l'indice sectoriel européen. (Avec Leila Abboud, édité par Gilles Guillaume)