Augmenter ses tarifs en période de crise, Il fallait oser, Rémy Cointreau l'a fait, avec un résultat contrasté. Le prix des spiritueux ont été relevés de 7% à 10% l'an dernier (jusqu'à + 60% au Mexique et en Corée), provoquant une hausse mécanique du chiffre d'affaires (+13%), à 808 millions d'euros pour l'exercice 2009-2010. Le résultat net s'est stabilisé à 86 millions d'euros, mais la marge opérationnelle s'est rétractée de 2 points, à 17,3% (Les Echos, 10/06).

L'Asie aura été le principal foyer de ventes du groupe de vins et spiritueux l'an dernier, avec environ un tiers du chiffre d'affaires. Satisfait de ces résultats, le groupe dirigé par Dominique Hériard Dubreuil va renouveler l'expérience et poursuivre la hausse des tarifs. Faute de visibilité sur l'évolution de la consommation, ces relèvements seront toutefois d'une ampleur moindre cette année.

De son côté, l'activité champagne (Piper-Heidsieck) poursuit sa restructuration et affiche une perte nette de 4 millions d'euros. Rémy Cointreau se veut néanmoins « très confiant » dans un retour à de meilleures performances.

Le groupe devrait toutefois bénéficier en 2010-2011 d'un contexte « sans doute beaucoup plus favorable » en matière de devises, après six exercices consécutifs d'impact de change négatif, a souligné Dominique Hériard Dubreuil. La dette du groupe s'élève à environ 500 millions d'euros (L'Agefi, 10/06).

À la reconquête de l'Asie
Rémy Cointreau maintiendra cette année ses dépenses de marketing à un niveau élevé (+21% en 2010), en particulier aux États-Unis et en Asie, où le groupe souhaite récupérer son rang de numéro un sur le cognac, perdu en 2000. Rémy Martin est aujourd'hui la deuxième marque en valeur et la troisième en volume sur ce marché, derrière Hennessy, propriété de LVMH, et Martel (Pernod-Ricard).