Ernest-Antoine Seillière garde son poste
Le nouveau président du directoire de Wendel, Frédéric Lemoine, a dirigé en fin de semaine dernière sa première assemblée générale, dans un contexte délicat. Menacé d'être débarqué de ses fonctions, Ernest-Antoine Seillière a par ailleurs été reconduit dans ses fonctions.
Or, Wendel vient d'essuyer une forte baisse de son bénéfice au titre de l'année 2008 (-66%, à 158 millions d'euros). Pis, le début de l'année en cours s'annonce aussi sinistre : la crise et la baisse des marchés financiers devraient conduire le groupe à accuser, aussi bien au 1er semestre que sur l'ensemble de l'année, « une perte comptable très significative », a admis Frédéric Lemoine.
Bernard Gautier, membre du directoire de Wendel, affiche le même pessimisme : « 2009 sera une année extrêmement difficile », une année « comme le groupe n'en a pas connu depuis longtemps ». Pas question pour autant de céder le moindre actif pour renflouer les caisses de Wendel.
Pas d'opération d'envergure avant l'an prochain
« Je ne braderai pas nos actifs dans la précipitation, alors qu'ils sont mal valorisés », a-t-il assuré devant les actionnaires, ajoutant : « En 2009, il n'y aura ni cession, ni investissement dans de nouveaux actifs », repoussant toute opération de cession ou de croissance externe à 2010, voire 2011.
Après ces prévisions peu reluisantes, les actionnaires ont reconduit Ernest-Antoine Sellière à la présidence du conseil de surveillance. Une minorité d'actionnaires familiaux, en tête desquels figurait Sophie Boegner, la cousine de l'ancien patron du Medef, n'a donc pas réussi à l'écarter de la gouvernance de Wendel.
Ernest-Antoine Sellière a pu compter sur le soutien de François de Wendel, patron de la Société lorraine de participations sidérurgiques (SLPS), la maison mère de Wendel. Ce dernier, soucieux de ne pas afficher publiquement les querelles familiales, dispose de 45% des droits de vote.