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Guy Wyser-Pratte [Wyser-Pratte Management] contré par un oligarque russe dans TUI

Le 09 novembre 2007 à 06:00

Zonebourse.com Par

Le financier franco-américain Guy Wyser-Pratte n'est pas le seul à s'intéresser au capital au voyagiste allemand TUI. Nous vous avions dernièrement rapporté le ton peu amène avec lequel Wyser-Pratte traite le patron de TUI, le très controversé Michael Frenzel, dont il veut la perte. Mais Frenzel a des alliés. La Tribune a indiqué sur son site internet qu'Alexei Mordachov, patron du sidérurgiste russe Severstal, vient d'entre lui aussi chez TUI. Et qu'il se range dans le clan des « anti Wyser-Pratte ».

Selon la Tribune, le but de cette montée au capital est de « verrouiller définitivement son capital et empêcher l'investisseur franco-américain Guy Wyser-Pratte (...) de renverser le patron du groupe Michael Frenzel ».

La Tribune poursuit : « 5,1% du capital sont entre les mains de RIU Hotel, 5% dans celles de l'établissement financier espagnol Caja de Ahorros de Mediterraneo et 5% chez la Caisse de dépôts de gestion marocaine, tous trois partenaires industriels de TUI. C'est un projet touristique aussi qui justifie la montée du nouvel actionnaire russe puisque l'alliance prévoit visiblement une société commune en Russie, marché en fort développement ».

Mordachov devrait faire sous peu son entrée au conseil de surveillance de TUI, selon le journal. Pour mémoire, Severstal avait un instant tenté de contrer l'offre de l'indien Mittal sur Arcelor, l'année dernière, en jouant le rôle de chevalier blanc. Sans succès. Aujourd'hui, l'oligarque russe parvient finalement à entrer dans un grand groupe européen dans lequel il va vraisemblablement jouer un rôle dirigeant.

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Guy Wyser-Pratte

Guy Wyser-Pratte serait-il tombé dans la finance quand il était petit ? Il naît à Vichy en 1940, d'une mère autrichienne et d'un père français, Eugène, un financier spécialisé dans l'arbitrage. Il s'agit d'une technique tirant parti des imperfections des marchés en jouant, par exemple, sur la différence de prix d'une action cotée sur deux places différentes.

Après la guerre, son père s'installe à New-York puis fusionnera en 1967 son cabinet avec une grande maison de titres Bache & Co. Devenu citoyen américain, le jeune Guy passera plusieurs années au Vietnam dans le corps des Marines, en tant qu'instructeur. Puis il remise au vestiaire son uniforme de capitaine et suit les traces de son père. En 1971, il prend la tête du département d'arbitrage de Bache et publie plusieurs ouvrages sur le sujet.

A l'époque, Guy Wyser-Pratte fait alors partie des tous premiers à s'intéresser à l'activisme actionnarial. Le principe est simple : il s'agit d'utiliser la « démocratie capitaliste » au profit des actionnaires. Pratiquement, il repère une société cotée sous-valorisée – et souvent en 'petite forme' –, prend une part de son capital et fait pression pour que la direction améliore le retour aux actionnaires. Cessions, fusion, dividendes, rachat d'actions : tout les moyens sont bons.

Pionnier de l'activisme aux Etats-Unis, Guy Wyser-Pratte le transpose en Europe dès les années 90, misant sur le retard du Vieux continent en matière de gouvernement d'entreprise. Avec son holding new-yorkais Wyser-Pratte Management & Co, il s'attaque en 1996 à Strafor-Facom, un fabriquant français de mobilier de bureau et d'outillage, dont il obtient la scission. Viendra ensuite le tour de Taittinger, Vivarte, Prosodie, Ingenico, Valeo, Maurel & Prom et en Allemagne Mobilcom, Vossloh, Mannesmann, TUI...

Au total, Wyser-Pratte s'est colleté avec les dirigeants d'environ 80 sociétés cotées. Un métier qui rapporte : en moyenne, son retour annuel sur investissement varie entre 20 et 30%.

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