L'action de la première banque australienne a touché un plus bas de 10 mois en séance, avant de terminer en baisse de 1,42%, même si le tiers des membres du conseil d'administration a été évincé à l'issue de cette refonte.

Depuis que l'AUSTRAC, l'agence australienne du renseignement financier, a porté plainte le 3 août, l'action a perdu 12% de sa valeur, sa capitalisation ayant ainsi fondu de quelque 17 milliards de dollars australiens (11,4 milliards d'euros).

Les administrateurs et membres du comité d'audit Launa Inman et Harrison Young démissionneront le 16 novembre, les premières démissions d'administrateurs depuis que l'affaire a été révélée au grand public.

Un troisième administrateur, Andrew Mohl, partira dans un an, précise la CBA, sans donner de raison aux démissions.

Robert Whitfield, ex-directeur du pôle banque institutionnelle chez la concurrente Westpac Banking, sera nommé au conseil d'administration, a ajouté la CBA, ne faisant état d'aucune autre nomination.

Omkar Joshi, de Regal Funds Management, un actionnaire de CBA, pense que ce dernier pourrait être en lice pour succéder au directeur général Ian Narev.

"Il est peu probable qu'on puisse nommer quelqu'un en interne pour ce poste; à tort ou à raison les candidats en interne ont été éclaboussés par l'affaire", explique-t-il.

La banque a annoncé le 14 août que Ian Narev quitterait ses fonctions d'ici la mi-2018, tout en précisant que ce départ n'avait rien à voir avec le scandale.

Sous sa houlette, le groupe bancaire aura enregistré des bénéfices record mais aura également dû faire face à deux autres scandales.

L'AUSTRAC reproche à la banque d'avoir laissé des criminels blanchir des millions de dollars, une accusation qui pourrait lui valoir la plus forte amende infligée à ce jour à une entreprise australienne.

Ian Narev a évoqué une erreur de codage informatique et entend bien se défendre devant les tribunaux.

De fait, le scandale a donné lieu lundi à une première audience du tribunal.

CBA ne nie pas que des transferts illicites aient eu lieu mais c'est sur son degré de responsabilité qu'elle compte se défendre. Elle a désormais jusqu'au 15 décembre pour présenter sa défense, une deuxième audience étant prévue pour le 2 avril 2018.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)

par Paulina Duran et Byron Kaye