Grégoire Jovicic a précisé vendredi à Reuters qu'il ferait appel du jugement rendu jeudi et dénoncé un "acharnement judiciaire" visant, selon lui, à empêcher une partie des petits actionnaires de faire valoir leurs droits.

"C'est un procès politique, on fait tout pour me réduire au silence", a-t-il dit à Reuters, alors que s'ouvre lundi le procès en appel de Jean-Marie Messier et d'anciens dirigeants de Vivendi pour des délits présumés au moment des déboires de leur ex-société.

Contrairement à une autre association, celle des petits porteurs de Vivendi ne s'est pas associée au procès pénal et a engagé une action au civil avec pour objectif d'obtenir une compensation à la mesure des pertes des actionnaires.

Entre 2001 et 2002, le cours de l'action était en effet passé de 150 euros à moins de 8 euros après la quasi-faillite de l'entreprise.

Lors du jugement du procès en premier instance de Jean-Marie Messier, le tribunal avait ordonné l'indemnisation de dizaines de petits actionnaires, pour un montant total de 1,2 million d'euros, soit 10 euros par action.

Mais pour Grégoire Jovicic, cela suffit à peine à payer les frais d'avocats.

Il reproche à Vivendi d'avoir enchaîné les procédures contre lui pour "démarchage illicite" afin de tuer dans l'oeuf sa procédure au civil, qui est aujourd'hui suspendue.

Toutefois, Me Frédérik-Karel Canoy, avocat représentant des actionnaires individuels qui seront parties civiles au procès en appel, a déclaré à Reuters qu'il avait lui aussi engagé parallèlement une action au civil contre Vivendi.

Il contestera en outre, à partir de lundi la qualité de partie civile du groupe de médias et de communication et tentera d'obtenir de la cour d'appel qu'il soit condamné civilement en dommages et intérêts.

Il rappelle qu'en janvier dernier 2010 aux Etats-Unis, un jury populaire a retenu la responsabilité de Vivendi, écartant celle de Jean-Marie Messier, pour des faits d'information fausse, à la suite d'une procédure en nom collectif (class action).

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse