« Aujourd’hui, c’est un jour béni pour l’OL ». Difficile de croire que Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais, ait pu prononcer ces paroles le jour même de la plus lourde défaite de son équipe en Ligue des Champions, 4-0 face au Real Madrid. Mais ce n’est pas à ce triste résultat sportif qu’il faisait référence : les huit enquêtes publiques menées sur la construction du Stade des Lumières venaient de donner un avis favorable au chantier de Décimes, à une vingtaine de kilomètres de Lyon.

Le projet du Grand Stade, soutenu à bout de bras par Jean-Michel Aulas et Gérard Collomb, le maire de Lyon, aura dû accomplir un véritable parcours du combattant pour obtenir le blanc-seing administratif. Une première enquête publique avait émis un avis défavorable…puis favorable. Une deuxième enquête avait ensuite renvoyé les concepteurs à leurs chères études, en prononçant un avis totalement négatif. Le découpage – très discuté – en huit enquêtes publiques différentes aura finalement permis de satisfaire la quasi-totalité des demandes des enquêteurs. En outre, le déclic serait venu du haut de l’Etat : la déclaration d’intérêt général accordée par le gouvernement a profondément changé la donne.

Certes, quelques « réserves » sont émises : la protection antibruit du stade est encore trop poreuse pour protéger les riverains des encouragements des supporters ; et les promoteurs du Grand Stade, au premier rang desquels se trouve Vinci, devraient penser à de nouvelles mesures pour limiter le « stationnement sauvage » autour du site. Mais dans l’ensemble, le projet est bien ficelé, selon les commissions. Et c’est heureux pour Jean-Michel Aulas, car le succès du chantier va bien au-delà de la construction d’une simple arène sportive.

OL Land est sur les rails
« OL Land ». C’est le nom du véritable complexe de services que souhaite édifier l’homme d’affaires. Autour du stade de 58 000 places, 2 hôtels, un grand parvis, un centre de loisirs et des immeubles de bureaux seront installés. En clair, Aulas, homme fort du football lyonnais et national, veut passer un véritable cap dans l’exploitation commerciale de ce sport.

Aujourd’hui, le chemin de croix du Stade des Lumières n’est pas totalement achevé. Gérard Collomb a décrit les prochaines étapes : approbation du plan local d’urbanisme en décembre, délivrance du permis de construire début 2012, lancement des travaux courant 2012 et inauguration fin 2013. Evidemment, ce carnet de route ne tient pas compte des procédures juridiques que les opposants au projet – parmi lesquels on trouve pêle-mêle des écologistes, des supporters de l’OL attachés au stade de Gerland, des élus UMP, etc. – ne vont pas manquer de lancer.

Mais même en intégrant ces probables freins, un élément majeur pour la réussite commerciale du site semble acquis : le stade sera sûrement prêt pour accueillir certains matchs du Championnat d’Europe des Nations, en 2016. Une vitrine indispensable pour la ville.