Cinq ans après avoir été nommé vice-président de Fiat et très exactement un an après s'être vu confier les rênes d'IFIL, le holding qui gère les participations du groupe Agnelli, John Elkann démontre à nouveau ses capacités d'entrepreneur.

Le jeune homme d'affaires de 33 ans, petit-fils de Gianni Agnelli, est en passe d'offrir au groupe Fiat la place de numéro deux mondial de l'automobile. Avec, il est vrai, le concours efficace du charismatique et fin stratège Sergio Marchionne, aux commandes du groupe depuis 2003.

Dans les premières années du millénaire, avec un endettement qui dépassait les 6 milliards d'euros, le groupe italien était pourtant à l'agonie. Le nouvel élan donné par Sergio Marchionne, qui procéda, dès 2004, à des restructurations drastiques au sein des équipes dirigeantes, ont fini par porter leurs fruits.

En 2008, le groupe Fiat a vu son chiffre d'affaires s'accroître de 1,5% à 59,5 milliards d'euros, alors que ses concurrents subissaient les affres de la crise économique.

La stratégie mise en place est claire : pour survivre, les mariages sont incontournables. L'accord signé d'abord en janvier 2009 entre Fiat et Chrysler est officialisé de facto par Barack Obama qui annonce fin avril le dépôt de bilan du plus petit constructeur américain.

À l'issue de la procédure de faillite, le groupe de John Elkann devrait donc acquérir 20%, puis 35%, voire 51% de Chrysler sans débourser un centime.

« Maintenant, nous devons nous concentrer sur Opel : c'est notre partenaire idéal », déclare Sergio Marchionne à son retour des Etats-Unis.

La partie ne s'annonce pas facile. Car il va falloir convaincre General Motors de céder sa filiale européenne et rassurer les autorités allemandes qui craignent à juste titre que cette reprise ait des incidences sur l'emploi.

La situation catastrophique du constructeur allemand et la perspective pour GM de récupérer jusqu'à 20% du nouveau groupe ainsi créé, pourraient malgré tout se révéler des facteurs clés de succès pour John Elkann.

La seule question sur laquelle l'ensemble des analystes tend à s'accorder aujourd'hui tient à la capacité financière du groupe Fiat de sauver deux entreprises au bord du gouffre.