10 novembre (Reuters) - L'offre de rachat de 67 milliards de dollars (62,7 milliards d'euros) de Dell sur EMC pourrait être remise en cause par des retombées fiscales dont le montant est susceptible d'atteindre neuf milliards de dollars, rapporte mardi le site Re/code en citant des sources proches du dossier.

Certains aspects clés de l'accord entre les deux groupes pourraient empêcher un traitement fiscal que Dell et EMC jugent indispensable à la réussite du projet, explique le site spécialisé dans les hautes technologies. (http://on.recode.net/1Qg9ZNt)

Ces inconnues portent notamment sur la "tracking stock" ou "action reflet" incluse dans le prix offert par Dell pour permettre aux actionnaires actuels d'EMC de bénéficier du développement futur de sa filiale VMWare.

A la Bourse de New York, le titre EMC perdait 1,36% à la mi-séance et VMWare 0,22%.

"L'inquiétude se justifie mais ce n'est pas un motif de rupture de l'accord", a estimé Daniel Ives, analyste de FBR Capital Markets. "Nous pensons que Michael Dell fera en sorte que l'accord soit mis en oeuvre, même si cela requiert des modifications."

Le rachat d'EMC, annoncé le mois dernier, serait par son montant le plus important jamais réalisé dans le secteur des hautes technologies; il permettrait à Dell de devenir un acteur de premier plan du marché, en forte croissance, du stockage et de la gestion de données.

Certains au sein de Dell craignent que la distribution de "tracking stocks" aux actionnaires d'EMC soit considérée comme imposable par le fisc américain, explique Re/code.

Une telle décision obligerait Dell à emprunter davantage pour compenser son impact fiscal, ce qui pourrait remettre l'opération en question, ajoute-t-il.

"Je serais surpris qu'EMC et Dell n'aient pas étudié les implications de la tracking stock avant de se lancer dans l'opération", a dit Rajesh Ghai, analyste de Macquarie Research.

Une porte-parole d'EMC a déclaré que le groupe ne commentait pas les rumeurs et les spéculations. Un porte-parole de Dell s'est refusé à tout commentaire. (Lehar Maan et Anya George Tharakan à Bangalore, Marc Angrand pour le service français, édité par Juliette Rouillon)