PARIS (Reuters) - Crédit agricole S.A. a publié mercredi un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, soutenu par la diminution du coût du risque et la croissance des revenus de la banque de détail en France, mais la deuxième banque cotée française est restée à la traîne de ses grands rivaux sur les marchés de capitaux.

Le groupe n'a pas autant bénéficié que ses concurrents européens du rebond des marchés boursiers ces derniers mois en raison d'une exposition plus limitée au marché des dérivés actions.

Ses revenus tirés des marchés de capitaux ont ainsi reculé de 18,7% au troisième trimestre. Société générale affiche pour sa part une croissance de 8,4% sur ce segment et BNP Paribas une hausse des revenus de 1,2%.

Le directeur général de Crédit agricole S.A., Philippe Brassac, a toutefois souligné que CASA n'entendait pas changer de stratégie dans la banque d'investissement.

"La consigne extrêmement claire a été donnée de ne pas, en sortie de crise, libérer nos prises de risque pour profiter à court terme (...) de ce qui paraîtrait opportun, a-t-il expliqué. C'est une question de politique longue de notre part."

En Bourse, l'action CASA perdait 1,02% à 12,97 euros après une heure et demie d'échanges, alors que l'indice Stoxx du secteur bancaire européen progressait de 0,35%.

Les analystes de J.P. Morgan et Jefferies relèvent que les revenus du groupe tirés des marchés de capitaux sont inférieurs aux attentes, tout comme dans l'assurance, mais saluent la croissance des activités de financement, de banque de détail en France ou encore de gestion d'actifs.

Au total, Crédit agricole SA a réalisé sur la période juillet-septembre un bénéfice net en hausse de 43,5% à 1,40 milliard d'euros, dépassant ainsi le consensus de 1,23 milliard établi par Refinitiv à partir d'estimations d'analystes.

Son produit net bancaire (PNB) trimestriel a augmenté de 7,4% à 5,53 milliards d'euros - un chiffre également supérieur au consensus de 5,46 milliards - tandis que le coût du risque de crédit, qui reflète les provisions pour créances douteuses, a diminué de 56,1% par rapport au troisième trimestre 2020.

Philippe Brassac, a confirmé que la banque était en bonne voie pour atteindre ses objectifs pour 2022, notamment un bénéfice net de cinq milliards d'euros.

"Rien ne nous pousse aujourd'hui à infirmer notre objectif", a-t-il dit.

Dans la banque de détail, le PNB affiche une hausse de 5,1% en France et de 32,6% en Italie, où le groupe a bouclé en début d'année le rachat de la banque régionale Creval.

Les revenus de la branche de banque d'entreprise et d'investissement (corporate and investment banking, CIB) ont reculé de 3,7% au troisième trimestre, avec un repli de 23,7% pour les seules activités de taux fixes, devises et matières premières (FICC).

(Reportage Matthieu Protard, version française Jean-Michel Bélot et Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)