LONDRES/PARIS, 14 septembre (Reuters) - Société Générale est ouverte à l'idée d'une cession de sa filiale spécialisée dans le financement des ventes et des biens d'équipement alors que le nouveau directeur général du groupe, Slawomir Krupa, a pour mission de relancer la banque rouge et noire, ont indiqué jeudi des sources proches du dossier à Reuters.

La banque considère comme non essentielle cette division, baptisée SGEF, alors qu'elle a déjà vendu une partie de ses opérations en 2020, ont indiqué les sources, qui s'expriment sous couvert d'anonymat.

Une cession de tout ou partie de l'activité pourrait toutefois ne pas intervenir dans l'immédiat en raison des conditions de marché difficiles, ont-elles précisé.

Slawomir Krupa, qui doit dévoiler son plan stratégique lundi à Londres, cherche à convaincre les actionnaires qu'il est capable d'améliorer le rendement sans prendre de risques excessifs dans un contexte difficile pour le secteur bancaire.

Le cours de Bourse de Société générale rapporté à la valeur des actifs tangibles du groupe est de 0,34, un ratio qui place la banque française au même niveau que sa consoeur Deutsche Bank mais loin derrière sa grande rivale BNP Paribas , en raison des inquiétudes concernant l'exposition de Société Générale aux revenus plus volatils de la banque d'investissement.

Un porte-parole de Société Générale s'est refusé à tout commentaire.

Une cession des métiers de titres, regroupés dans la division SGSS, est aussi envisagée, selon des informations parues dans la presse.

SGEF fournit des solutions de financement, comme le crédit-bail ou la location vente, pour les fabricants et distributeurs dans des secteurs tels que les équipements industriels ou encore les transports.

La division gérait à fin décembre des encours de 24 milliards d'euros et employait 1.400 personnes, selon les sources interrogées.

Il est peu probable que Société Générale s'engage à vendre certaines de ses activités lors de sa prochaine journée investisseurs, et Slawomir Krupa pourrait indiquer son intention de se séparer de certaines des activités non essentielles du groupe au fil du temps, ont précisé les sources.

Slawomir Krupa devrait plutôt mettre l'accent sur les domaines de croissance du groupe lors de la présentation du plan stratégique, a déclaré une personne au fait des intentions de la banque.

Lors de premiers commentaires auprès d'analystes en tant que nouveau directeur général, Slawomir Krupa s'est engagé le mois dernier à mener "une politique de rigueur sur le portefeuille d'activités", axée sur la "création de valeur à long terme".

Ces propos ont largement été perçus comme un signe de sa volonté de procéder à de potentielles cessions d'actifs non stratégiques.

La vente de certains actifs permettrait d'obtenir des liquidités alors que le secteur bancaire se prépare à des exigences de solvabilité accrue dans le cadre des règles de Bâle IV qui doivent entrer en vigueur début 2025.

Selon les analystes, l'une des questions clés est de savoir si Slawomir Krupa peut améliorer le rendement des fonds propres tangibles de 10% fixé pour 2025. La manière dont le nouveau directeur général du groupe entend gérer les coûts sera donc observée avec attention.

(Reportage Pablo Mayo Cerqueiro, Mathieu Rosemain et Andres Gonzalez, avec la contribution de Amy-Jo Crowley; version française Camille Raynaud, édité par Blandine Hénault)