La compagnie aérienne à bas coûts britannique a précisé qu'elle allait commencer à réduire sa flotte, estimant que celle-ci ne retrouverait pas avant 2022 son niveau d'avant la crise.

"Nous avons été capables de nous adapter à une demande réduite pour les années à venir, nous aurons ensuite la flexibilité nécessaire pour nous développer au fur et à mesure que la demande remontera", a dit à la presse le directeur général, Johan Lundgren.

Le secteur est actuellement divisé quant à la capacité d'une reprise soutenue une fois tournée la page de la pandémie: Lufthansa, les grands constructeurs aéronautiques et l'Iata, l'Association internationale du transport aérien ont averti qu'elle serait lente alors que Ryanair, principal concurrent d'EasyJet sur le "low cost", prédit un rebond rapide.

Johan Lundgren a assuré que la trésorerie du groupe resterait positive même si la crise durait neuf mois - une hypothèse à laquelle il dit ne pas croire - et que la compagnie pourrait survivre encore plus longtemps sans avoir besoin de capitaux frais.

Le groupe a notamment engagé des discussions en vue d'un "lease-back", une vente suivie d'une reprise en location, d'une partie de ses avions, ce qui pourrait lui rapporter 550 millions de livres sterling (632 millions d'euros environ). Il vise au total 1,85 à 1,95 milliard de livres de liquidités supplémentaires, ce qui porterait leur montant total disponible à environ 3,3 milliards.

La compagnie a entre autres reporté des livraisons d'avions, et renoncé à renouveler certaines locations; elle prévoit également de vendre six appareils.

Mais son fondateur et premier actionnaire, Stelios Haji-Ioannou, souhaite qu'elle aille encore plus loin en annulant une commande de 107 Airbus d'un montant de 4,5 milliards de livres, ce que refuse la direction.

Jeudi, Stelios Haji-Ioannou a publié un communiqué dans lequel il dit vouloir réclamer l'éviction de Johan Lundgren et du président, John Barton, et estime que la société ne doit pas payer des avions à Airbus alors qu'elle est contrainte de "gérer un parking".

A la Bourse de Londres, l'action EasyJet perdait 1,43% à 594,6 pence vers 14h00 GMT. Le titre a perdu plus de 58% de sa valeur depuis le début de l'année.

(Sarah Young, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)