En 2006, le PSG changeait de propriétaire, passant de Canal + à un trio d’investisseurs composé du fonds Colony, de la banque américaine Morgan Stanley (qui s’est retirée depuis) et Butler Capital Partners. Pendant cinq ans, le club ne parviendra jamais à se mêler à la lutte pour le titre de champion de France, ni à accéder à la lucrative Ligue des Champions. Fragilisé par des soucis extra-sportifs (hooliganisme), le PSG a en outre multiplié les recrutements hasardeux (Serguei Semak, Igor Yanovski, Talal El Karkouri, Mateja Kezman, etc.).

Mais le profil du club pourrait maintenant changer. Le fonds Colony Capital, qui détient 95,8% du PSG, a officialisé la vente du club au fonds Qatar Sports Investments (QSI). Ce dernier va prendre 70% du capital du club de la capitale, Colony en conservant 30% pour une durée limitée à trois ou quatre ans.

Une étape « historique » pour le PSG
Dans un entretien à Aujourd’hui en France, Walter Butler, qui devrait rester actionnaire minoritaire du PSG (moins de 1% du capital), se dit « persuadé » que le PSG va « dominer le championnat de France dans les cinq ans à venir ». Selon lui, l’arrivée de QSI constitue pour le club « un moment historique » et « idéal » pour tirer profit de « la sévère crise financière » traversée par le football français et ses principaux clubs (Marseille et Lyon).

Les fans du PSG espèrent que le QSI apportera les fonds nécessaires à la constitution d’une équipe compétitrice. Or, le club a achevé la saison sur une perte de 19 millions d’euros (après – 22 millions la saison précédente), un trou inclus dans le montant de la vente. Le fonds du Qatar reprend également la dette du club, qui culmine à environ 18 millions d’euros. Ni le QSI ni le PSG n’ont précisé le prix de la transaction, qui oscillerait, selon les sources, entre 35 et 50 millions d’euros.

Un nouveau propriétaire aux reins solides
Pour Walter Butler, le nouveau propriétaire du club devra éviter de commettre les mêmes erreurs que lui et Colony par le passé, « à savoir ne pas être entré dans une rupture plus nette avec la fin des années Canal + ». Et Walter Butler de reconnaître : « Nous ne connaissions pas assez le football, et sur certains dossiers, nous nous sommes fait avoir. »

Selon L’Equipe, le QSI toutefois sait à peu près dans quel univers il vient de s’engager. Créé en 2005, ce fonds d’investissement basé à Doha a vocation à investir dans le développement du sport au Qatar, qui devrait accueillir la Coupe du monde 2022. Cultivant une discrétion à toute épreuve, le nouveau propriétaire du PSG est directement rattaché au puissant fonds souverain de l’émirat du Qatar.