PARIS (Reuters) - Michelin, a dit lundi s'attendre à ce que son bénéfice en 2022 dépasse les niveaux d'avant la pandémie après avoir publié des résultats annuels meilleurs que prévu, portés par l'augmentation des volumes et des prix.

Pour 2022, le spécialiste de pneumatiques anticipe un résultats opérationnel des secteurs supérieur à 3,2 milliards d'euros en 2022, au-dessus des 3,01 milliards d'euros enregistrés en 2019.

La reprise variera toutefois selon les marchés. "Certains marchés seront au-dessus de 2019, (mais) par exemple le marché de l'équipement d'origine pour les véhicules pourrait ne pas encore revenir aux niveaux de 2019", a déclaré à Reuters Yves Chapot, directeur financier de Michelin.

Pour l'année, le groupe prévoit une croissance du marché "tourisme camionnette" entre 0% et 4%, alors que le marché du pneumatique poids lourds devrait augmenter de 1% à 5%.

"Les marchés de remplacement (des camions légers) sont revenus au niveau de 2019(...) l'équipement d'origine sera certainement encore perturbé au cours du premier semestre et ne rebondira probablement qu'au cours du second semestre, voire du dernier trimestre de l'année", a déclaré Yves Chapot.

Les activités de spécialité, le segment le plus résilient de Michelin, devraient croître de 6 à 10%, grâce à l'exploitation minière et à l'agriculture, mais aussi à la reprise du marché des pneus d'avion.

Le groupe clermontois a enregistré un chiffre d'affaires de 23,80 milliards d'euros, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 23,20 milliards.

Son résultat opérationnel des secteurs, qui est ressorti à 2,97 milliards d'euros, est conforme aux attentes des analystes.

"Les résultats annuels globaux se sont améliorés principalement grâce à trois éléments déclencheurs", a déclaré Yves Chapot, en mettant en avant les volumes, qui restent toutefois inférieurs à ceux de 2019, les hausses de prix et l'amélioration du mix produit et l'intégration des sociétés acquises depuis 2018.

L'exposition de Michelin aux récentes tensions découlant du conflit entre l'Ukraine et la Russie, d'où elle importe certaines matières premières, était limitée, a précisé son directeur financier.

L'entreprise ne prévoit pas non plus d'impact à court terme sur ses activités des récentes manifestations de chauffeurs routiers au Canada, a-t-il ajouté.

(Reportage Piotr Lipinski, version française Anait Miridzhanian, édité par Matthieu Protard)