L'assureur belge Ageas (AGN.BT), ex-Fortis, a annoncé jeudi avoir résolu un problème important découlant du démantèlement complexe de Fortis.

Ageas a conclu un accord avec la banque française BNP Paribas (>> BNP PARIBAS) au sujet des instruments de capital émis par Fortis avant sa chute, et que l'assureur considérait comme un risque important pour sa santé financière.

Les analystes estiment que cet accord pourrait permettre à Ageas de tourner la page d'un épisode complexe de son histoire récente. L'action a bondi de 10,7% jeudi en réaction à cette annonce, à 1,61 euro.

Ageas est le successeur légal de Fortis, qui s'est effondré en 2008 après avoir racheté une partie de la banque néerlandaise ABN Amro Holding. Le géant financier a été démantelé et nationalisé par les gouvernements néerlandais et belge.

Le démantèlement a entraîné Ageas dans une série de problèmes complexes hérités de Fortis, souvent liés à des instruments financiers émis par la branche bancaire de Fortis en Belgique et aux Pays-Bas. Ageas s'est retrouvé exposé à des risques financiers et juridiques un peu déroutants pour les investisseurs.

L'assureur a annoncé jeudi avoir réglé un certain nombre de points avec BNP Paribas, qui a hérité d'une partie des obligations financières de Fortis après avoir acquis les activités bancaires détenues par le gouvernement belge.

Dans le cadre d'une opération complexe, BNP Paribas a accepté de lancer une offre d'achat en numéraire sur 3 milliards d'euros de titres hybrides pouvant être convertis en actions Ageas. Si au moins 50% des titres sont apportés à l'offre, BNP Paribas rachètera également pour 1 milliard d'euros d'obligations perpétuelles émises par Fortis Banque et détenues à hauteur de 95% par Ageas.

En fonction du taux d'acceptation de l'offre d'achat, Ageas versera à BNP Paribas une indemnisation comprise entre 200 millions et 475 millions d'euros. La banque française recevra également de 62,6 millions à 125,3 millions d'actions Ageas, soit 2,5% à 5% du nombre d'actions en circulation à la fin de 2011.

Selon l'analyste d'ING Albert Ploegh, l'opération résout un important dossier hérité de Fortis, ce qui rend l'action Ageas plus attrayante. L'impact sur BNP Paribas est limité, a-t-il ajouté.

Personne n'était disponible dans l'immédiat chez BNP Paribas pour commenter l'accord.

Albert Ploegh a également souligné que Ageas était toujours impliqué dans un litige avec les Pays-Bas au sujet de titres convertibles émis par la banque néerlandaise de Fortis. Ageas réclame 2 milliards d'euros d'indemnisations, ce que le gouvernement néerlandais réfute vigoureusement.

Ageas a bouclé mercredi le programme de rachat de 250 millions d'actions annoncé le 24 août 2011. Ces rachats d'actions ont été finalisés presque un mois avant la date butoir fixée par le groupe.

-Maarten van Tartwijk, Dow Jones Newswires

Valeurs citées dans l'article : BNP PARIBAS