Attaqué en raison du niveau élevé des commissions qu'il prélève sur les applications vendues sur son App Store, Apple tente d'alléger la pression en accordant un rabais de 50% aux plus petits développeurs. Jusqu'à 1 million de dollars de revenus par an, ils régleront un taux de commission de 15 %, soit la moitié de la commission standard de l'App Store. Les développeurs existants qui ont gagné jusqu'à 1 million de dollars en 2020, ainsi que les nouveaux développeurs peuvent bénéficier de ce programme, qui prendra effet au 1er janvier prochain.

Si un développeur participant dépasse le seuil d'un million de dollars, le taux de commission standard s'appliquera pour le reste de l'année. Si l'activité d'un développeur tombe en dessous du seuil d'un million de dollars au cours d'une année civile ultérieure, il peut demander à bénéficier de la commission de 15 % l'année suivante.

" La commission réduite du programme signifie que les petits développeurs et les futurs entrepreneurs auront plus de ressources pour investir et développer leurs entreprises dans l'écosystème App Store ", a déclaré Apple.

Ces annonces sont une réplique aux critiques estimant que l'App Store représente un frein à l'innovation.

La firme à la pomme, mais aussi Google, avait fait l'objet en août d'un assaut juridique d'Epic Games, propriétaire du très populaire jeu, Fortnite. Ce dernier avait essayé de contourner les commissions (30%) prélevées pour distribuer les applications. L'éditeur de jeu vidéo se plaignait qu'Apple empêche les utilisateurs d'iOS de télécharger des applications à partir d'une source autre que l'App Store, étouffant ainsi l'innovation dans ce domaine. Il critiquait aussi l'impossibilité d'utiliser un autre système de paiement que celui d'Apple.

L'App Store a aussi été la cible de plaintes distinctes déposées par Spotify et par un distributeur de livres électroniques/livres audio, qui ont entraîné l'ouverture d'une enquête de la Commission européenne pour pratique anticoncurrentielles concernant la distribution d'applications. Bruxelles examine plus particulièrement deux restrictions imposées par Apple.

Elles portent plus sur l'utilisation obligatoire du système d'achat intégré propriétaire d'Apple et sur les restrictions de la capacité des développeurs à informer les utilisateurs d'iPhones et d'iPads de possibilités d'achat moins coûteuses en dehors des applications.

Interrogée par AOF, la Commission européenne n'a pas souhaité faire de commentaire, précisant seulement que l'enquête se poursuivait.