New York (awp/afp) - Les profits des banques américaines Citigroup et Bank of America ont été entraînés au premier trimestre par l'amélioration de l'économie, qui alimente l'appétit pour le risque des entreprises et des investisseurs.

Bank of America a vu son bénéfice net doubler à 7,6 milliards de dollars tandis que celui de Citigroup a triplé à 7,9 milliards de dollars.

Comme JPMorgan Chase et Wells Fargo, qui ont dévoilé leurs résultats mercredi, les deux établissements ont fortement diminué les sommes d'argent mises de côté l'an dernier pour faire face aux éventuels impayés de leurs clients: de 2,7 milliards pour Bank of America, de 3,7 milliards pour Citigroup.

Les finances des particuliers et des entreprises sont souvent restées à flot grâce aux aides du gouvernement, qu'il s'agisse des chèques envoyés aux ménages ou des milliards injectés par la banque centrale américaine (Fed) sur les marchés pour faciliter le financement des sociétés.

La campagne de vaccination allant bon train aux Etats-Unis et le gouvernement ayant adopté un nouveau plan de soutien de 1.900 milliards de dollars, les banques misent sur une reprise progressive de l'activité.

"Le début de l'année a été meilleur que prévu et nous sommes optimistes sur l'environnement macro-économique", a souligné Jane Fraser, arrivée à la tête de Citigroup début mars.

"Dans l'histoire récente, les particuliers ne sont jamais ressortis d'une crise avec des finances aussi saines, en grande partie grâce aux aides du gouvernement", a-t-elle ajouté.

Les clients particuliers de Bank of America n'ont jamais autant dépensé qu'en mars, a aussi relevé Brian Moynihan, le PDG de l'établissement, lors d'une conférence téléphonique.

Signe d'un regain de confiance, la banque a prévu le lancement d'un programme de rachat de 25 milliards de dollars d'actions.

Citigroup mise sur la gestion de fortune

Les activités traditionnelles des banques universelles, la gestion des dépôts sur les comptes courant et l'accord de prêts aux clients pâtissent un peu de la situation.

Pour stimuler l'économie, la Fed maintient en effet à un faible niveau les taux d'intérêt, rognant ainsi sur l'argent que les banques peuvent se faire sur les intérêts. Et les particuliers et entreprises n'ont pas besoin d'emprunter autant.

Citigroup a vu les revenus tirés de son activité de banque aux particuliers reculer de 14%, ce qui a pesé sur son chiffre d'affaires total (-7% à 19,3 milliards de dollars).

Chez Bank of America, les revenus générés par les services bancaires aux consommateurs et aux petites entreprises ont reculé de 12%. Le chiffre d'affaires total s'est stabilisé à 22,8 milliards de dollars.

Mais les géants de Wall Street ont dans le même temps profité à fond de la frénésie sur les marchés, les indices boursiers montant notamment à des records, et de la multiplication des opérations de fusion-acquisition.

Signe de l'euphorie ambiante, le premier gestionnaire d'actifs au monde BlackRock a annoncé jeudi avoir pour la première fois dépassé les 9.000 milliards d'actifs sous gestion.

Chez Bank of America, les frais récoltés pour ses services de conseil aux grandes entreprises ont bondi de 62%, à un niveau record, tandis que les revenus tirés du courtage d'actifs financiers ont progressé de 11%.

Si Citigroup a vu le chiffre d'affaires de la division qui conseille les entreprises dans les levées de fonds ou les opérations de fusion-acquisition s'envoler de 46%, son activité de courtage a en revanche à peine progressé (+2%).

La banque a par ailleurs annoncé jeudi qu'elle prévoyait d'abandonner progressivement ses services de banque aux particuliers dans 13 pays, dont la Chine et l'Inde, pour se concentrer sur quatre centres plus focalisés sur la gestion de patrimoine, à Hong Kong, Londres, Singapour et aux Emirats arabes unis.

La plupart des 200 agences concernées, sur des marchés où la banque dit ne pas avoir l'ampleur suffisante pour être compétitive, seront mises en vente mais Citigroup continuera à y servir les entreprises et institutions.

afp/rp