Zurich (awp) - Basilea Pharmaceutica a essuyé l'an dernier une perte nette de 14,7 millions de francs suisses, sensiblement inférieure aux 22,4 millions de déficit en 2019 comme aux quelque 20 millions articulés par le consensus AWP. La performance a notamment bénéficié du produit de la vente l'été dernier de son siège rhénan au fonds de pension UBS, pour s'y maintenir en qualité de locataire.

La vente du bâtiment annoncée fin juin devait alors livrer un produit brut d'environ 19 millions de francs suisses, hors taxes et frais de transaction.

Le laboratoire anticipe pour l'année en cours une perte opérationnelle de 13 à 23 millions. Les recettes devraient quelque peu progresser pour s'inscrire dans une fourchette de 128 à 138 millions, contre 127,6 millions l'année dernière.

Fin décembre, la trésorerie comprenait encore 167,3 millions de francs suisses en liquidités et équivalents. Elle devrait contenir fin 2021 entre 110 et 120 millions, détaille un compte-rendu diffusé mardi.

Si le chiffre d'affaires - alimenté principalement par des commissions sur les recettes de l'antifongique Cresemba et de l'antibiotique Zevtera (78,2 millions) - s'inscrit quelque peu en deçà des projections du consensus AWP, la perte nette s'avère 3,5 millions moins sévère qu'anticipé.

Tentation d'émancipation

Au-delà des antifongiques et antibiotiques, Basilea revendique des progrès dans ses tentatives pour intégrer le domaine oncologique également, avec pas moins de cinq études cliniques en cours sur le dérazantinib et la lisavanbuline qui doivent prochainement livrer des résultats intermédiaires.

Evoquant la possibilité de faire une entorse aux pratiques habituelles de Basilea, le directeur David Veitch n'a pas exclu une poursuite du développement clinique de la lisavanbuline contre le glioblastome sans avoir recours à un partenaire externe.

En plus des considérations habituelles sur la robustesse des données récoltées en phase II, l'intérêt manifesté par d'éventuels acolytes et le marché potentiel, la décision pour le second traitement expérimental de Basilea dans le domaine oncologique dépendra notamment de l'évolution de la trésorerie du laboratoire rhénan.

La discrépance entre la perte comptabilisée et le déficit attendu est à mettre sur le compte du produit d'une cession immobilière pour 15 millions de francs suisses, relève Olav Zilian, de Mirabaud Securities.

L'analyste de l'établissement genevois doute, sans l'exclure complétement, du franchissement du seuil de rentabilité en seconde moitié d'année, au vu du déficit opérationnel articulé par la direction pour l'ensemble de l'exercice.

Chez Baader Helvea, Bruno Bulic attribue l'érosion des recettes à une moindre comptabilisation des revenus décalés réglés par Pfizer et souligne que les recettes générés par le Cresemba et le Zevtera ont à l'inverse progressé de 13%.

A 14h48, la nominative Basilea cédait 2,8% à 59,30 francs suisses, à contre-courant d'un SPI en modeste hausse de 0,06%.

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