Le titre du géant allemand, qui a racheté Monsanto pour 63 milliards de dollars (55 milliards d'euros) cette année, a perdu plus de 25% depuis qu'un jury californien a considéré début août que le désherbant Roundup était à l'origine du cancer développé par un agent d'entretien.

Fin août, le nombre de plaintes déposées aux Etats-Unis pour exposition au Roundup atteignait 8.700 et Bayer a dit s'attendre à ce qu'il augmente encore.

"Nous avons présenté notre stratégie en septembre 2014, qui n'a pas changé", a déclaré le président du directoire, Werner Baumann, à la presse lors d'un déplacement à St. Louis, dans l'ancien siège de Monsanto, qui abrite désormais la division semences de Bayer.

"Comme avant, nous avons la santé animale, les médicaments, la santé grand public et les semences. En termes de rentabilité, chacune de ces divisions peut rivaliser avec les entreprises cotées en Bourse", a-t-il ajouté.

"S'il y avait des changements significatifs dans les résultats ou dans la performance de ces activités, la direction devrait étudier la question, mais ce n'est pas ce que nous observons."

POINT STRATÉGIQUE LE 5 DÉCEMBRE

Werner Baumann a annoncé qu'il dévoilerait des "mesures pour améliorer les performances du groupe" lors d'une journée avec les investisseurs prévue le 5 décembre. Il prévoit également de faire un point stratégique et de fixer des objectifs pour 2022.

BAYER OPTIMISTE POUR LA SANTÉ GRAND PUBLIC

Dans des notes séparées, les analystes de Bernstein Research et du courtier Baader Helvea ont écrit le mois dernier que Bayer devrait vendre sa division de santé animale, qui pourrait valoir jusqu'à sept milliards d'euros, et scinder son activité de semences pour doper le cours de l'action.

Le mois dernier, l'agence Bloomberg a rapporté que l'inventeur de l'aspirine étudiait les options stratégiques pour sa division de santé animale.

Werner Baumann a également souligné que les résultats de la division santé grand public, qui fabrique notamment les produits de soins de pied Dr. Scholl, s'amélioraient.

"Nous sommes optimistes quant à la reprise de l'activité grand public au second semestre", a-t-il déclaré.

Bayer est le seul grand fabricant de médicaments à posséder une activité de semences alors que ses concurrents cherchent à se concentrer sur certains secteurs plutôt qu'à se diversifier.

Pfizer et Eli Lilly ont ainsi chacun scindé leur division de santé animale avant de l'introduire en Bourse avec succès.

Werner Baumann a aussi jugé possible que Bayer cherche à conclure des accords financiers pour mettre fin aux plaintes aux Etats-Unis concernant le glyphosate, désherbant présent dans le Roundup de Monsanto Une telle décision dépendrait du montant total de telles transactions par rapport aux frais juridiques susceptibles d'être engagés dans les procès.

Bayer reste toutefois déterminé à se défendre contre les accusations portées contre ses produits, a dit Werner Baumann.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

par Tina Bellon