New York (awp/afp) - Le constructeur aéronautique américain Boeing a prévenu mercredi que l'incident sur un vol Alaska Airlines début janvier aurait des répercussions négatives sur ses résultats financiers et qu'il s'attend à creuser sa perte opérationnelle au premier trimestre.

La division aviation commerciale du groupe - l'unité consacrée aux appareils pour le transport aérien civil - sera fortement touchée, avec une marge opérationnelle dans le rouge à "-20%" sur cette période, a prévenu Brian West, le directeur financier de Boeing, lors d'une conférence aux investisseurs.

Le constructeur avait déjà indiqué mi-février s'attendre à un premier trimestre difficile, mais sans donner de chiffre. De janvier à mars l'an dernier, la marge opérationnelle était déjà dans le rouge, mais à un niveau moindre (-9,2%).

Le groupe est dans la tourmente depuis l'incident du 5 janvier sur un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airlines, dont une porte-bouchon s'est détachée de la carlingue en plein vol.

Entre autres conséquences, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a lancé un audit sur le contrôle qualité du constructeur. Elle a indiqué début mars que des "problèmes de non-conformité" ont été repérés dans le contrôle de production de Boeing et de son sous-traitant Spirit Aerosystems.

Dans le sillage de l'incident, le constructeur a dû réduire la cadence de production de ses appareils 737 MAX à 38 appareils par mois. En janvier, seuls 27 appareils sont sortis des chaînes de montage.

"Nous agissons délibérément lentement pour y parvenir. Et c'est nous qui avons pris la décision de limiter la cadence du programme 737 (...) jusqu'à ce que nous soyons prêts. Nous en ressentirons l'impact au cours des prochains mois", a expliqué M. West.

Le responsable s'est toutefois voulu rassurant, estimant qu'à plus long terme, les marges allaient atteindre "des niveaux historiques aux alentours de 2025, 2026".

Outre l'incident à bord du vol Alaska Airlines, Boeing multiplie les difficultés. Des problèmes de production ont ainsi été signalés tout au long de 2023. Le 19 janvier, un 747 cargo d'Atlas Air s'est par ailleurs posé en urgence à Miami (Floride) après un "incendie de moteur" peu après son décollage.

Fin février, des pilotes d'United Airlines ont signalé que les pédales de gouvernail de leur 737 MAX étaient bloquées, après leur atterrissage à Newark (New Jersey). Le 7 mars, un Boeing 777 a atterri en urgence à Los Angeles (Californie) après avoir perdu un pneu au décollage.

A la Bourse de New York, mercredi, aux alentours de 14H20 GMT, l'action du constructeur prenait 2% à 184,70 dollars.

afp/rp