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FREETOWN (awp/afp) - Un expert de l'ONU, M. Baskut Tuncak, à l'issue d'une visite en Sierra Leone a réclamé un meilleur encadrement des secteurs minier et agricole et exhorté ce pays à lutter plus vigoureusement contre les conséquences néfastes pour la santé et l'environnement du développement industriel.

Dans une conférence de presse il a notamment évoqué de "nombreuses allégations d'appropriation de terre par Socfin", société luxembourgeoise qui produit de l'huile de palme en Sierra Leone et dont le groupe français Bolloré est l'actionnaire majoritaire.

"Pendant ma visite, il est également apparu clairement que le gouvernement doit accorder une plus grande attention aux problèmes des mines, artisanales ou industrielles" a-t-il dit.

Il a exprimé sa "sérieuse inquiétude" quant à "l'accès à la justice des personnes et des communautés pour défendre leurs droits et obtenir des réparations".

"La Sierra Leone a un besoin urgent de lois sur le travail, les pesticides et les produits chimiques, dont elle ne dispose pas actuellement", a dit l'expert de l'ONU, en réclamant en outre une plus grande transparence sur les contrats passés entre les autorités et les groupes industriels exploitant les terres.

L'expert, qui a effectué une visite de deux semaines au cours desquelles des inondations ont fait plus de 500 morts et 810 disparus a évoqué la principale décharge de la capitale, Kissy, qui "pose un risque pour la santé car des déchets contaminés s'écoulent jusqu'à l'océan, menaçant la vie des communautés et la flore et la faune marine".

Il a exhorté les autorités à "déplacer cette décharge pour éviter une catastrophe".

M. Tuncak a par ailleurs souligné le manque de données fiables sur les émissions de produits polluants et incité le gouvernement à mettre en place un "suivi sérieux de la pollution de l'eau, de l'air et de la nourriture, des conditions de travail et de la situation sanitaire" dans le pays.

L'expert a aussi plaidé pour que les autorités reconnaissent le "rôle de la société civile pour assurer un développement durable". Son rapport final est attendu en septembre 2018.

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