Zurich (awp) - Le conglomérat diversifié Conzzeta a annoncé vendredi un chiffre d'affaires et un résultat opérationnel (Ebit) ajusté en forte baisse au premier semestre. Le groupe explique ces résultats par l'impact de la pandémie de coronavirus et par les cessions entreprises avant la crise qui pèsent sur les chiffres semestriels. Des suppressions de postes sont prévues.

Faisant suite à un avertissement sur résultats début juin, c'est sans surprise que le zurichois dévoile un chiffre d'affaires en baisse de 25,2% sur un an à 576,2 millions de francs suisses, dans un communiqué publié.

L'Ebit ajusté atteint 1,8 million, contre 59,9 millions à la même période en 2019, soit une chute vertigineuse de 97%. Sa marge afférente ne résiste pas beaucoup mieux et fond, passant de 7,6% en 2019 à 0,3% au premier semestre.

Conzzeta affiche par ailleurs un bénéfice net de 46,6 millions, en baisse de 40,4% sur un an.

Même si ces résultats sont tous en repli en comparaison annuelle, ils restent légèrement supérieurs aux prévisions émises par le consensus AWP. Les analystes tablaient sur un chiffre d'affaires de 557,7 millions, un Ebit ajusté nul et un bénéfice net à 35,5 millions de francs suisses.

L'entreprise admet accuser le coup de la pandémie et des cessions entreprises en amont, qui pèsent sur ses ventes et sur son résultat opérationnel.

Une pandémie, plusieurs conséquences

"Nous faisons le point sur un premier semestre extrêmement difficile, au cours duquel nous avons dû prendre des mesures rapides et décisives pour sauvegarder nos liquidités et nos résultats" a détaillé Michael Willome, directeur général.

Le segment "Outdoor" porté par la marque Mammut a vu ses ventes baissé de 29,1% à 80,9 millions. Celui des "Chemical Specialties", composé de FoamPartner et Schmid Rhyner, a vu son chiffre d'affaires plonger de 20,2% à 122,8 millions. C'est Bystronic, le spécialiste de la tôle, qui a le mieux résisté à la tempête avec des ventes en repli de 12% à 372,6 millions de francs suisses.

Les unités Bystronic et FoamPartner ont toutes les deux été impactées par l'interruption des chaînes de production et les restrictions internationales au transit. Bystronic est parvenu à compenser, plus ou moins, par son carnet de commandes tandis que FoamPartner a réduit sa dépendance au secteur automobile, frappé de plein fouet par la crise.

Mammut en revanche, n'a pas pu éviter les pertes provoquées par 40 jours de fermeture des chaînes de vente. La marque a néanmoins observé une hausse de 93% de ses ventes en ligne.

Conzzeta a réagi en mettant en place en mars "Cash, Cost, Complexity", un programme destiné à réduire les coûts du groupe à hauteur de 40 millions de francs suisses d'ici à la fin de l'année 2020.

Des cessions en série

En dépit de la crise, "nous sommes prêts à capitaliser sur de nouvelles opportunités (...) qui émergent de ce type de crise. Nous avons de plus avancé sur nos projets stratégiques avec la vente de Schmid Rhyner, FoamPartner et Mammut" a ajouté Michael Willome.

Lors d'une téléconférence, le directeur général a affirmé être "très confiant quant à la vente de FoamPartner au deuxième semestre". La vente de Mammut, elle, devrait prendre plus de temps et dépendra de la situation pandémique.

Si ces cessions pèsent sur le chiffre d'affaires et la rentabilité du groupe, Conzzeta précise néanmoins avoir empoché 48,1 millions de francs suisses au premier semestre, après avoir engrangé 30,6 millions à la même période l'année dernière.

Enthousiasmée par les bons résultats du mois de juillet, Conzzeta se déclare confiante dans une reprise au second semestre, malgré les incertitudes liées au coronavirus, aux guerres commerciales et à l'issue de la présidentielle américaine.

Le groupe annonce toutefois s'attendre à un Ebit de l'ordre de 50 millions de francs suisses pour l'ensemble de l'exercice 2020, le gain dégagé par la vente de Schmid Rhyner inclus et à des ventes "substantiellement plus faibles que l'année dernière". Le directeur général a par ailleurs précisé que des suppressions de postes sont prévues, sans pour autant recourir à des plans de restructuration d'envergure.

Pour Mirabaud, l'attention du marché se porte moins sur le reste de l'année que sur 2021 et sur la perspective du versement d'un dividende extraordinaire lié aux ventes de certains de ses segments. Elle maintient sa recommandation à l'achat.

La banque cantonale de Zurich (ZKB) est tout aussi enthousiaste. Elle reconnaît les dégâts provoqués par le confinement sur une bonne partie des ventes et sur le fait que les magasins Mammut continueront d'être "un fardeau au deuxième semestre". Ses liquidités existantes, cependant, et son actionnariat stable font de Conzzeta une valeur "rassurante" en ces temps troublés. La ZKB maintient sa recommandation à "surpondérer".

A 10h17, la nominative Conzzeta s'étiolait de 0,6% à 881,00 francs suisses dans un SPI en hausse de 0,4%.

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