Le chiffre d'affaires croît de 7.7%, soit un rythme peu ou prou semblable à l'inflation, mais la hausse généralisée des coûts d'apprivoisements et des salaires entraîne une chute de 28% du profit d'exploitation.

En parallèle, la dette nette augmente de €170 millions, les rachats d'actions sont divisés par deux malgré des niveaux de valorisation sur leurs plus-bas historiques, tandis que le dividende est raboté de €1.1 à €0.8 par action. 

Colruyt, on s'en doutait, n'abandonne pas ses ambitions de développement pour autant. Toutes les enseignes ont ouvert des points de vente durant l'année écoulée, quoique le nombre de nouvelles ouverture s'est réduit. 

Un évènement de taille est la vente de la filiale dans l'éolien offshore ParkWind, qui devrait rapporter un gain estimé par la direction entre €600 et €700 millions dans les mois qui viennent. 

Certains investisseurs s'étaient étonnés de voir la famille Colruyt — qui contrôle 60% du capital — utiliser le groupe comme un family office pour s'aventurer dans la production d'énergies renouvelables. Ils apprécieront sans doute le recentrage. 

Colruyt affiche historiquement de meilleures marges brutes que celles de Carrefour, malgré une échelle huit fois inférieure. Ceci, en grande partie grâce à sa force dans l'épicerie de proximité.

Si les marges d'exploitation ont eu tendance à se compresser au fil des dernières années, c'est parce que le groupe a maintenu un effort de croissance plutôt soutenu. Il ne possède par ailleurs pas d'activités dans les marchés émergents. 

Nonobstant le dernier exercice fiscal délicat, à périmètre constant et toutes choses égales par ailleurs, Colruyt est en mesure de produire entre €2 et €2.5 milliards de free cash-flow, soit deux fois plus qu'au début de la décennie.

La valorisation du moment est attractive, mais le contrôle de la famille justifie un malus — pas forcément légitime — aux yeux des investisseurs. Et puis il y a le marché belge, boudé depuis des années malgré les différents champions industriels qui y sont cotés.