Lausanne (awp) - La société de courtage Compagnie Financière Tradition a bouclé le premier semestre avec tous les voyants au vert. Rentabilité et profits ont peu ou prou suivi la forte courbe de croissance des recettes, dopées par des marchés financiers favorables. Les actionnaires devraient en profiter.

En rythme annuel, le résultat d'exploitation s'est enrobé de 11,7% à 41,5 millions de francs suisses, a indiqué CFT vendredi. A taux de change constants (tcc), la croissance atteint 9,1%. La marge afférente est restée stable à 9,0%. Le courtier lausannois a dû supporter des charges exceptionnelles de 7,3 millions, contre 1,8 million sur la période précédente.

Apuré de ces éléments, le résultat d'exploitation a atteint 57,0 millions, gonflé de plus de 30% en francs suisses et de 28% tcc. La marge opérationnelle ajustée a été améliorée de 1,6 point de pourcentage à 11,3%.

Le bénéfice net après minoritaires a progressé de 15,7% (+13,1% tcc) à 31,8 millions de francs suisses. "Au vu de la performance du premier semestre, un arbitrage sera fait entre un maintien et une légère progression du dividende", a affirmé le président Patrick Combes à AWP. Au titre de 2017, CFT avait relevé la rémunération à 5,00 francs suisses par nominative, contre 4,50 auparavant.

Par ailleurs, CFT redistribuera "probablement" une partie des actions propres qu'il détient, comme ce fut le cas après le bouclement 2016. "Nous pourrions par exemple distribuer la moitié de nos 'treasury shares'", précise le président. CFT détient 418'000 actions propres, représentant 5,8% du capital-actions.

En juillet, CFT avait dévoilé son chiffre d'affaires semestriel, qui s'est envolé de 11,8% à 459,8 millions de francs suisses, ou 10,3% tcc. En prenant en compte les coentreprises, les recettes ont bondi de 12,8% (+11,3% tcc), dépassant le demi-milliard de francs suisses. "Nous avons connu une meilleure croissance que nos deux principaux concurrents", selon le président.

Un "plan Brexit" prêt

La région Europe, Moyen-Orient, Afrique se taille toujours la part du lion, avec une part de près de 45% du chiffre d'affaires. Le Royaume-Uni, avec 34%, est le principal pays dans cette entité. Le Brexit pourrait changer la donne.

Si cela venait à être nécessaire, la société de courtage lausannoise pourrait facilement transférer une centaine d'employés actuellement stationnés dans la City, selon Patrick Combes. "En cas de 'hard Brexit', il faudra probablement se renforcer en Europe continentale pour appeler certains clients et déplacer une activité en euro." Le groupe emploie en tout près de 2300 personnes.

Le dirigeant rappelle toutefois que CFT est originaire d'Europe continentale, ce qui réduira sensiblement le choc de cette éventuelle restructuration. Respectivement premier et deuxième acteurs mondiaux de l'intermédiation professionnelle, les concurrents TC ICAP et BCG développent leurs activités européennes depuis Londres et pourraient rencontrer davantage de difficultés, selon M. Combes.

Les régions Amériques et Asie/Pacifique représentent respectivement quelque 29% et 27% des recettes.

L'intermédiation professionnelle (IDB), principale source de revenus, a bénéficié des efforts de recrutement de courtiers afin de renforcer la présence du groupe dans certaines régions et classes d'actifs, précise le communiqué.

Cette activité a connu une croissance supérieure à 10%, toutefois inférieure à Gaitame.com. Le courtier japonais destiné aux particuliers a vu ses revenus s'enrober de plus d'un cinquième. La rentabilité de Gaitame.com a progressé de plus de 80%, contre près de 24% pour l'IDB.

Au deuxième semestre, la société lausannoise cotée à la Bourse suisse demeurera attentive "aux opportunités de croissances externe et organique". Le mois d'août a connu un ralentissement saisonnier, la croissance ayant reculé sous les 10%. Aucune prévision financière n'est fournie.

A 11h10, le titre CFT a fini en baisse de 0,5% à 160,00 francs suisses, dans un SI en recul de 0,6%.

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