En début de semaine, la nette reprise des indices boursiers aurait pu aboutir à inverser la tendance baissière accumulée au début du mois. Mais le rebond n'a pas tenu et août a bien été teinté de rouge sur les marchés occidentaux. Le Stoxx Europe 600 a perdu -2,8% pendant que le S&P500 cédait -1,8% et que le Nasdaq reculait de -1,6%. Pour autant, la correction est assez minime et les gains 2023 restent impressionnants sur certains indices, avec un Nasdaq 100 qui affiche par exemple +41%.

La première séance de septembre démarre sous de meilleurs auspices que la dernière d'août, grâce à une nouvelle série d'annonces en Chine. La banque centrale a réduit le ratio de réserves obligatoires en devises étrangères pour les institutions financières pour soutenir le yuan, pendant que le gouvernement a mis en place des mesures pour permettre aux grandes villes du pays d'assouplir les conditions de paiements pour les acheteurs immobiliers. En parallèle, les banques ont répondu à l'appel des autorités en abaissant les taux sur les prêts hypothécaires en cours. La surprise du chef, c'est un indicateur PMI manufacturier chinois calculé par Caixin qui est ressorti plus solide que prévu en août, et qui s'inscrit même en zone d'expansion, à 51 points. Je ne refais pas la blague d'hier sur le pastis, mais je note que la lecture est divergente avec l'autre PMI publié en début de semaine. Eh oui parce que pour ne pas simplifier la vie aux investisseurs, il existe deux indicateurs d'activité PMI publiés en Chine chaque mois : celui du gouvernement, qui était encore faiblard, et celui de Caixin, plus fringant donc. Le PMI officiel est centré sur les grandes entreprises d'Etat, le PMI Caixin est plus varié parce qu'il inclut davantage d'entreprises privées plus petites. Ceci dit, les Etats-Unis ont, eux aussi, deux indicateurs de type PMI : celui de S&P et celui de l'ISM. Ils seront d'ailleurs tous deux annoncés cet après-midi, même si ce sont les chiffres mensuels de l'emploi qui capteront une grande partie de l'attention (14h30). Hier, l'inflation PCE américaine est ressortie parfaitement conforme aux attentes des économistes, si bien que les anticipations optimistes des financiers sur l'évolution des taux directeurs n'ont pas varié.

Pour finir la semaine, quelques mots sur la question récente d'un lecteur, qui s'interrogeait sur les divergences énormes existant entre les objectifs de cours des analystes sur certains dossiers. Il est vrai qu'il y a parfois des écarts considérables qui ne sont pas toujours faciles à justifier au premier abord. J'ai fait tourner le Stock Screener, l'outil de sélection et de comparaison de titres que les abonnés Zonebourse connaissent bien. Un des onglets permet de classer les titres cotés selon l'écart entre les objectifs de cours extrêmes. En partant sur des valeurs suivies par un nombre conséquent d'analystes, j'obtiens en Europe le classement suivant : Wizz Air, EasyJet, UBS, Renault, Lufthansa, International Consolidated Airlines, Air France-KLM et Stellantis. Première constatation : les compagnies aériennes européennes sont manifestement le secteur qui suscite le plus de controverse parmi les analystes. Ce n'est pas illogique, parce que c'est un secteur très cyclique, dont les actions sont donc extrêmement sensibles aux ajustements macroéconomiques réalisés par les bureaux d'études. Assez logiquement, on retrouve aussi des constructeurs automobiles. Surtout des généralistes et français de surcroît, en l'occurrence Renault et Stellantis. Là aussi, la cyclicité de l'activité est une explication, ainsi que la mutation en cours de l'industrie avec l'électrification et l'arrivée de nouveaux entrants. Partager à 100 un gâteau qui était divisé en 20 jusqu'à une date récente crée quelques incertitudes ! Le cas d'UBS est intéressant. La banque est suivie par une vingtaine d'analystes dont les objectifs de cours vont du simple au double (13,20 à 27,50 CHF). UBS est une situation spéciale depuis la reprise un peu forcée du Crédit Suisse, qui a créé un aléa important. Pour autant, la publication des derniers résultats, toute fraîche de la veille, montre que l'établissement a probablement fait une excellente affaire.

Je ne vous surprendrai pas en ajoutant que les divergences de ce type existent aux Etats-Unis et qu'elles sont concentrées là aussi sur la consommation cyclique et surtout la technologie. Les deux exemples les plus frappants sont Tesla et Nvidia, qui figurent dans le top 10 des grosses capitalisations sujettes à controverse. Les objectifs vont de 85 à 350 USD sur le constructeur automobile, qui cote 258 USD (40 analystes environ). Sur Nvidia, suivie par 52 analystes, l'estimation la plus basse est à 439 USD et la plus haute à 1100 USD. Le cours actuel est de 492 USD. Les écarts sont donc énormes, mais moins que sur Tesla.

S'intéresser aux divergences de ce type permet d'identifier des dossiers particuliers et qui en tout cas suscitent des débats et donc de potentielles idées d'investissement. Je ne suis pas sûr d'avoir répondu à l'intégralité de la question initiale, mais disons qu'on peut souvent expliquer les décalages par des différences de visions cycliques ou des désaccords sur le potentiel d'une entreprise. Au final, tout cela ramène aux estimations de trajectoires de bénéfices à long terme, qui varient parfois considérablement.

Retour sur la première séance de septembre en Asie Pacifique, où les annonces chinoises aident à maintenir les indices dans le vert. Le Japon, la Corée du Sud et l'Inde gagnent environ 0,5%. L'Australie repique en revanche du nez (-0,3%). En Chine, Hong Kong étant fermée pour un jour férié, c'est Shanghai qui fait figure de porte-étendard avec un gain de 0,5% là aussi. Il faut noter que la force de traction initiale des initiatives de Pékin a tendance à se dégrader en fin de séance. Les indicateurs avancés sont légèrement haussiers. Le CAC40 perdait 0,05% à 7311 points à l'ouverture. Le SMI reculait de 0,2% à 11 100 points.

Les temps forts économiques du jour

La version définitive des indices d'activité PMI manufacturiers des grandes économies seront égrenées tout au long de la journée. Les marchés attendent surtout les statistiques mensuelles sur l'emploi américain à 14h30. Tout l'agenda ici.

L'euro recule à 1,0839 USD. L'once d'or est stable à 1938 USD. Le pétrole grimpe à nouveau, avec un Brent de Mer du Nord à 87,02 USD le baril et un brut léger américain WTI à 83,77 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans est inchangé à 4,11%. Le bitcoin retombe à 26 050 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Acciona : Mirabaud passe de conserver à acheter en visant 35 EUR.
  • Adevinta : Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 117 à 135 NOK.
  • Adyen : HSBC reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 1650 à 900 EUR.
  • Aperam : Morgan Stanley reste à pondération en ligne avec un objectif de cours réduit de 36 à 31 EUR.
  • Aurubis : Oddo BHF passe de surperformance à neutre en visant 76 EUR.
  • Azerion : Crédit Suisse reste neutre avec un objectif de cours relevé de 2,90 à 3 EUR.
  • Beiersdorf : JP Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 140 EUR.
  • BMW : Citi reste à vendre avec un objectif de cours réduit de 97 à 92 EUR.
  • Capgemini : Société Générale reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 226 à 245 EUR.
  • CRH : Credit Suisse reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 56,50 à 65,20 EUR.
  • Dino Polska : JP Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 376 PLN.
  • Eiffage : Mediobanca reste à surperformance avec un objectif de cours relevé de 128 à 29 EUR.
  • Equinor : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 324 NOK.
  • Essity : JP Morgan passe de neutre à souspondérer en visant 235 SEK.
  • Galp Energia : Morgan Stanley passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 12,60 EUR.
  • Outokumpu : Morgan Stanley reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 7,80 à 7,20 EUR.
  • Pandora : RBC reste à sousperformance avec un objectif de cours relevé de 540 à 600 DKK.
  • Pernod Ricard : Deutsche Bank reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 162 à 159 EUR. Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 235 à 230 EUR.
  • Renault : UBS passe de neutre à vendre en visant 31 EUR.
  • Repsol : Morgan Stanley passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 17 EUR.
  • Volkswagen : UBS passe de neutre à vendre en visant 100 EUR.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • BioMérieux confirme ses objectifs 2023 après un 1er semestre conforme à ses attentes.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Les immatriculations de véhicules neufs ont bondi de 24,3% en France en août.
  • L'Agence européenne de sécurité aérienne a identifié une obscure entreprise britannique qui a fourni de faux certificats pour des pièces de remplacement sur les moteurs CFM56, qui équipent de nombreux monocouloirs Airbus et Boeing dans le monde, révèle Bloomberg.
  • Alexandre De Palmas nommé directeur exécutif de Carrefour
  • Saint-Gobain boucle la cession de son activité de transformation de verre en Slovaquie.
  • Stellantis va lancer la réorganisation de son réseau de concessionnaires européens la semaine prochaine.
  • STMicroelectronics va fournir sa technologie SiC à BorgWarner pour les voitures électriques Volvo.
  • Howard Mayer prend sa retraite et sera remplacé par Christelle Huguet aux commandes de la R&D d'Ipsen.
  • S&P Global Ratings a abaissé jeudi sa note de crédit pour Casino de "CC" à "D", tout en annonçant avoir suspendu sa notation à la demande du groupe de grande distribution. Le défaut de paiement est "virtuellement certain", selon l'agence.
  • Wavestone a signé la documentation contractuelle en vue du rapprochement avec Q_Perior.
  • Lumibird finalise l'acquisition de Convergent Photonics.
  • GenOway a contribué à un succès en préclinique de la biotech indienne Curadev Pharma.
  • Olympique Lyonnais transfère Bradley Barcola au Paris Saint-Germain pour 45 M€.
  • Acticor obtient confirmation du mode d'action de glenzocimab en phase Ib/IIa.
  • Adocia lève 0,5 M€ grâce aux BSA IPF.
  • Elles ont publié / Elles doivent publier : Montagne et Neige Développement

Dans le vaste monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Broadcom perd 4,7% après ses résultats trimestriels.
  • Lululemon gagne 1,5% hors séance après avoir relevé ses prévisions de chiffre d'affaires annuelles.
  • Superdry prudent sur son chiffre d'affaires, car il donne la priorité à la réduction des coûts et à l'amélioration des marges.

Annonces importantes (et moins importantes)

  • Aurubis, le plus grand producteur de cuivre d'Europe, a déclaré jeudi qu'il avait identifié des "écarts considérables" dans ses stocks de métaux, probablement à cause de vols, qui pourraient lui occasionner de lourdes pertes. Les objectifs ne seront pas atteints.
  • Tesla réduit de 19% le prix de ses Model S en Chine, où une nouvelle Model 3 est lancée. Le constructeur abaisse les tarifs de ses Model S et X aux Etats-Unis.
  • Shell met fin au forage d'un puits d'exploration en Namibie après avoir échoué à trouver du pétrole et du gaz.
  • Les salariés de Chevron Australia LNG rejettent l'offre de l'entreprise, les arrêts de travail se poursuivent.
  • Reckitt Benckiser annonce que son futur directeur général Kris Licht prendra ses fonctions le 1er octobre.
  • QinetiQ remporte un contrat de cinq ans d'une valeur de 224 M$ aux Etats-Unis.
  • Vestas signe un accord conditionnel pour un projet éolien terrestre d'une capacité supérieure à 1 GW aux Etats-Unis.
  • Walt Disney et Charter en pourparlers pour un nouvel accord de distribution.
  • Bavarian Nordic ne voit plus d'opportunité commerciale pour son vaccin de rappel COVID-19 en raison de l'apparition de nouvelles variantes.
  • Les principales publications du jour : Emis, Compagnie Financière TraditionTout l'agenda ici.

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