Paris (awp/afp) - Le conseil d'administration du géant français de l'agroalimentaire Danone a décidé de dissocier les fonctions de directeur général et de président, sous la pression de fonds activistes, tout en maintenant Emmanuel Faber à la présidence, a annoncé le groupe lundi soir.

"Réuni le 1er mars, le Conseil d'administration de Danone a réexaminé le mode de gouvernance de l'entreprise et a décidé, sur proposition d'Emmanuel Faber, de dissocier prochainement les fonctions de Présidence et de Direction générale", a indiqué le groupe dans un communiqué, en ajoutant certes que le conseil avait renouvelé "son soutien unanime" à Emmanuel Faber. Il restera PDG jusqu'à ce qu'un nouveau directeur général soit trouvé.

Dans l'intervalle, Emmanuel Faber continuera également de "mener la mise en oeuvre" de Local First, un plan de réorganisation mondiale du groupe prévoyant jusqu'à 2.000 suppressions de postes parmi ses managers.

"Le processus de sélection d'un directeur général commence à partir de maintenant, ça va prendre plusieurs mois", a indiqué à l'AFP une source proche de la direction.

Le conseil d'administration a en revanche rejeté la proposition du fonds Artisan Partners, qui consistait à interrompre Local First, décidant à l'unanimité le maintien du plan.

"Alors que nous entamons avec notre plan Local First une étape de réinvention de Danone, je suis vraiment très heureux que nous ayons pris les dispositions de gouvernance permettant déjà d'anticiper la phase suivante du développement de cette entreprise unique qu'est Danone", a déclaré le patron.

Emmanuel Faber, directeur général de Danone depuis 2014 et PDG depuis 2017, faisait face à une fronde d'actionnaires depuis plusieurs semaines, qui avaient notamment exigé la dissociation des deux fonctions afin de redonner une nouvelle vigueur au groupe, malmené par la pandémie de Covid-19.

Des fonds activistes - entrés récemment au capital à la faveur de la baisse de l'action - ont enfoncé le clou en fin de semaine dernière.

Artisan Partners, troisième actionnaire avec 3% du capital, a répété qu'il trouvait "urgent de s'occuper de la structure du conseil et de la direction de la société".

Patron connu pour défendre un capitalisme libéré du court-termisme, plus vert et plus social, Emmanuel Faber était le premier dirigeant de Danone non issu de la famille Riboud.

Il s'était jusqu'ici contenté de dire qu'il n'était "pas dogmatique" sur la dissociation des fonctions.

afp/rp