Présenté en détail dans ces colonnes il y a quelques semaines, Exor poursuit la reconfiguration de son portefeuille d'actifs. Celui-ci reste toujours ultra-dominé — à hauteur des trois-quarts de la valeur d'actifs brute — par les trois participations issues de l'ex-empire Fiat : Ferrari, Stellantis et CNH.

L'évènement fort de l'année fut la vente à €8.6 milliards du réassureur PartnerRe au groupe mutualiste français Covéa. Ces fonds sont redéployés vers de nouveaux investissements plus rentables, par exemple dans le domaine de la santé avec la prise d'une participation de 10% dans Institut Mérieux.

La capitalisation boursière d'Exor décote depuis des années sur la valeur d'actifs nette communiquée, typiquement avec une amplitude de 30% à 40%, soit plus que les décotes de holdings familiales européennes comme FFP ou GBL. 

Le marché avait-il ici un coup d'avance ? En 2022, ladite valeur d'actifs nette décroit de 7.6%, pénalisée surtout par la — légère — contre-performance des trois grandes participations cotées. Simple effet de conjoncture ? Pas sûr : Ferrari est valorisé sur ses plus-hauts historiques, quand Stellantis et CNH restent très exposés au risque de récession.

Les nouveaux investissements ne représentent que 5% des actifs, et la trésorerie 20% : en l'état, Exor reste donc un pari concentré sur l'empire Fiat restructuré, et il est vrai singulièrement embelli. La transformation prendra donc du temps. Cela mérite un discount, et le marché ne s'y est jusque-là pas trompé. 

Malgré les €500 millions qui y ont été consacrés en 2022 — soit 6% du produit de la vente de PartnerRe — on pourra s'étonner du peu d'entrain que le groupe met à racheter ses propres actions, alors qu'il communique avec un tel abandon sur la décote de sa capitalisation boursière. 

Cela pourrait faire mauvais genre, mais la famille et John Elkann entendent consacrer leurs ressources à la diversification du portefeuille d'actifs plutôt qu'à augmenter leur concentration dans l'ex empire-Fiat.