Surenchérie à des niveaux délirants durant la pandémie, l'action évolue depuis l'an passé à un cours compris entre $25 et $30.  Ceci porte la valeur d'entreprise — capitalisation boursière moins la trésorerie en excès — aux alentours de $7 milliards.

Pas si mal pour une entreprise qui brûle $650 millions de cash sur ses cinq derniers exercices fiscaux, et réalise presque trois fois plus de pertes comptables. 

On saluera tout de même le coup de génie d'avoir levé en pleine mania plus de $1.6 milliard via l'émission de nouvelles actions ! Cette perfusion miraculeuse aurait remis les choses à flot, et maintenu le patient en vie.

Pour combien de temps ? Les résultats du premier trimestre de l'exercice 2023 n'indiquent pas d'inflexion de tendance. Les ventes s'érodent de 10% et l'activité brûle $98 millions. 

On s'étonne presque d'une telle résilience, à l'heure où d'autres détaillants sur des secteurs plus en vogue que la vente de consoles et de jeux vidéos mettent la clé sous la porte les uns après les autres.

Mais la vraie nouvelle, c'est bien sûr l'éviction du CEO Matt Furlong, remplacé au pied levé par Ryan Cohen, premier actionnaire de GameStop via son véhicule RC Ventures. 

Cohen, aussi surnommé le "meme stock king", traîne une réputation pour le moins sulfureuse. Son implication dans un schéma de "pump and dump" sur l'action Bed Bath & Beyond lui vaut des poursuites judiciaires.

Il y a cinq ans, l'extraordinaire vente de Chewy à PetSmart pour $3.35 milliards — un record à l'époque — était aussi entachée de soupçons de malversations.