SALT LAKE CITY, 1er octobre (Reuters) - Il est bon de maintenir les taux bas pendant un moment pour stimuler l'inflation mais la Réserve fédérale devra probablement resserrer sa politique monétaire avant la fin de l'année afin d'empêcher le développement de déséquilibres financiers, a déclaré jeudi John Williams, le président de l'antenne de San Francisco de la Fed.

"C'est bien d'avoir cette fête, et de la laisser se poursuivre - mais on ne veut pas que ça aille trop loin", a-t-il dit au sujet des effets de la politique ultra-accommodante de la Réserve fédérale.

Sans le ralentissement de l'économie mondiale, les Etats-Unis connaîtraient une croissance bien plus forte, a-t-il ajouté en réponse à des questions de journalistes après un discours prononcé à Salt Lake City.

John Williams a ajouté s'attendre à ce que le taux de chômage tombe jusqu'à 4,5% l'an prochain avant de remonter vers les 5% en 2017.

Interrogé sur l'impact de la politique monétaire, il s'est inscrit en faux contre l'idée que celle-ci ait pu perdre de sa puissance.

La politique monétaire reste un outil important mais fonctionne différemment que dans le passé car les économies des différents pays ou zones sont devenues beaucoup plus interdépendantes, a-t-il fait valoir.

C'est aussi l'une des raisons qui explique que la Fed évoque davantage l'évolution de l'économie mondiale, a-t-il souligné.

Dans son discours prononcé auparavant, John Williams s'est de nouveau dit favorable à une hausse de taux "à un moment donné plus tard dans l'année", en mettant en avant le quasi plein emploi et la forte hausse des prix immobiliers qui témoigne peut-être, selon lui, d'un "optimisme excessif". Le patron de la Fed de San Francisco avait déjà développé cet argumentaire lors d'une intervention lundi à Los Angeles. (Ann Saphir, Véronique Tison pour le service français)