Zurich (awp) - Le groupe biopharmaceutique Idorsia est comme attendu resté dans le rouge après les neuf premiers mois de 2021, mais moins qu'escompté par la communauté financière. Dans les starting-blocks pour son produit phare daridorexant aux Etats-Unis et en Europe, le laboratoire d'Allschwil a considérablement renforcé sa structure de distribution.

Les recettes engrangées jusqu'à fin septembre ont fondu de plus de moitié par rapport à 2020, à 30 millions de francs suisses, alors que les charges d'exploitation ont enflé de 17,2% à 415 millions. La perte opérationnelle a été creusée d'un bon tiers à 385 millions et le débours net de près d'un quart à 24,4 millions, indique Idorsia mardi.

La récolte de 600 millions de francs suisses dans le cadre de l'émission d'un emprunt convertible a permis d'étoffer considérablement le bilan. A fin septembre, les liquidités et équivalents frôlaient les 1,4 milliard de francs suisses, contre 927 millions au bouclement du second trimestre.

"Les préparatifs pour le lancement du daridorexant, actuellement notre produit candidat le plus précieux, et pour le clazosentan au Japon progressent rapidement", assure le directeur général (CEO) Jean-Paul Clozel, cité dans un communiqué, soulignant les progrès réalisés dans la mise en place "d'une organisation commerciale d'envergure mondiale", notamment par la création de filiales dans plusieurs marchés clés.

Daridorexant dans les starting-blocks

Le partenaire de distribution Syneos Pharma prévoit d'embaucher quelque 500 collaborateurs pour la commercialisation du daridorexant aux Etats-Unis, où le feu vert réglementaire est toujours attendu pour janvier 2022, a indiqué le directeur financier (CFO) André Muller.

Sur le Vieux Continent, cela risque en revanche de prendre plus de temps L'avis favorable du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne du médicament (EMA) devrait tomber au deuxième trimestre 2022, selon le CFO. Le cas échéant, le lancement en Allemagne pourrait survenir au troisième trimestre, en Italie au quatrième partiel et dans les autres marchés en 2023.

Au Japon, les préparatifs pour le lancement du clazosentan sont en cours. Toutefois, s'agissant d'un "médicament orphelin" contre le vasospasme associé à un anévrisme cérébral, il ne nécessite qu'une structure de vente limitée, a fait remarquer M. Muller.

Lucerastat sur le ballant

Idorsia n'a pas encore statué sur le sort réservé au lucerastat contre la maladie de Fabry, qui a manqué son critère primaire d'évaluation. Le dirigeant a signalé que sur 118 patients, 107 ont décidé de poursuivre l'essai de phase III.

Une fois que les résultats des observations à long terme seront disponibles, d'ici fin 2021 ou début 2022, le groupe entrera en contact avec les autorités sanitaires américaines et décidera ensuite du sort du lucerastat, a déclaré M. Muller.

La copie rendue par Idorsia surpasse à tous les niveaux les projections les plus optimistes des analystes sondés par AWP, qui tablaient notamment sur une perte opérationnelle et nette supérieure à 400 millions de francs suisses.

Pour la suite de l'exercice, la direction anticipe sur l'ensemble de l'année des dépenses d'exploitation (non-GAAP) inférieures à 665 millions de francs suisses et (selon la norme comptable US GAAP) inférieures à 620 millions, hors évènements imprévus et tenant compte d'une augmentation des stocks de 35 millions.

Dans leur commentaire, les experts de Morgan Stanley saluent l'ajustement à la baisse des prévisions en matière de dépenses, désormais attendues "en dessous" plutôt que "autour" des montants articulés précédemment. Revenant sur le revers d'étude essuyé par le lucerastat, la banque américaine juge que l'issue la plus probable est l'arrêt pur et simple de ce programme.

A la Bourse, l'action Idorsia a terminé en hausse de 0,1% à 19,29 francs suisses, dans un SPI en progression de 0,6%.

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