Actualise avec clôture du pétrole et de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - L'Europe boursière a poursuivi son rebond vendredi, mais Wall Street a elle replongé après des indicateurs montrant un moindre appétit des consommateurs, de plus en plus inquiets de l'inflation.

Après une forte progression à l'ouverture, les indices européens ont réduit leur entrain en fin d'après-midi tout en réussissant à finir en hausse de 0,90% à Paris, de 0,67% à Francfort et de 0,46% à Madrid.

Après le revirement du gouvernement britannique sur son programme économique et le remplacement du ministre des Finances, la Bourse de Londres a terminé sur une hausse plus timorée (+0,12%).

Jeudi, les places européennes avaient fini en nette hausse après avoir décroché de près de 2% pour certaines suite à un rapport sur l'inflation américaine.

Après une ouverture en hausse, Wall Street s'est résolument orientée à la baisse. Le Dow Jones a perdu 1,34%, l'indice Nasdaq a lâché 3,08% et l'indice élargi S&P 500 s'est replié de 2,37%.

La dynamique a été étouffée par plusieurs indicateurs macroéconomiques, notamment les ventes de détail, qui sont ressorties stables en septembre alors que les économistes espéraient une hausse de 0,2% sur un mois.

Mais les investisseurs ont surtout relevé les données de l'enquête de l'université du Michigan sur la confiance des consommateurs.

Si l'indice général s'est affiché au-dessus des attentes en octobre, à 59,8 points contre 58,6 en septembre, les consommateurs américains voient désormais une inflation à 5,1% à un horizon d'un an, contre 4,6% en septembre.

"LA chose que la Fed (banque centrale américaine) ne veut pas voir, c'est la montée des anticipations d'inflation", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial. Or, "elles ont évolué dans la mauvaise direction."

L'accélération des anticipations d'inflation est un phénomène redouté par les banquiers centraux car il est susceptible de créer une spirale inflationniste qui prolonge la hausse des prix dans le temps, voire l'aggrave.

En zone euro, l'activité économique est susceptible d'entrer en récession en 2023 sur fond de guerre durable en Ukraine, ont déclaré vendredi deux hauts responsables de la Banque centrale européenne (BCE).

Déjà menacée à son poste après un mois au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a été contrainte à une nouvelle volte-face vendredi sur son programme économique en décidant de restaurer l'impôt sur les sociétés et a changé de ministre des Finances, dans une tentative pour rassurer les marchés.

La livre accentuait encore son recul (-1,31% à 1,1177 dollar vers 20H55 GMT) et le coût de la dette britannique à 10 ans, en repli depuis plusieurs jours, remontait sensiblement, à 4,38%, contre 4,19% la veille.

"Les marchés attendent de voir ce qui va se passer dans la prochaine étape sur le budget du gouvernement qui n'est plus que l'ombre de lui-même", commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les banques contrastées

Quatre banques américaines majeures ont publié leurs résultats trimestriels.

Les résultats de JPMorgan Chase (+1,66%) ont été au-dessus des attentes que ce soit pour le chiffre d'affaires ou le bénéfice net. Son rival Citigroup (+0,65%) a publié un chiffre d'affaires et un bénéfice net en baisse, mais supérieurs aux attentes. Wells Fargo (+1,86%) a fait mieux qu'attendu sur son chiffre d'affaires tandis que Morgan Stanley (-5,07%) a souffert de la baisse de l'activité des banquiers d'affaires.

Du côté du pétrole

Les prix du pétrole ont terminé la semaine en baisse vendredi, les craintes d'un ralentissement mondial faisant s'accumuler les prévisions sur une diminution de la demande.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a lâché 3,10% à 91,63 dollars. Sur la semaine, il a perdu 6,20%.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre a plongé de 3,92% à 85,61 dollars. Il a cédé 7,34% sur la semaine.

Les valeurs pétrolières Shell (-1,41%), BP (-0,70%), Repsol (-1,22%) et Exxon Mobil (-2,63%) ont reculé dans la foulée.

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