PARIS, 15 février (Reuters) - Kering a fait état mercredi d'un recul de 7% à données comparables de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre, les restrictions sanitaires en Chine liées au COVID-19 ayant fortement pesé sur sa marque phare Gucci.

Les ventes de celle-ci ont reculé sur la période de 14% à données comparables, les fermetures temporaires de magasins en raison de la politique "zéro-COVID" de Pékin ayant fortement pesé sur le réseau de boutiques en propre.

Selon un consensus Visible Alpha cité par UBS, le chiffre d'affaires de Kering était attendu en baisse de 3% à données comparables au quatrième trimestre, avec un recul de 11% pour Gucci.

Dans le communiqué de résultats, le PDG François-Henri Pinault reconnaît des performances "pas toutes à la hauteur de nos ambitions et de notre potentiel".

Le concurrent LVMH, qui possède entre autres les marques Dior, Louis Vuitton, Sephora et Hennessy, a pour sa part fait état le mois dernier d'une croissance organique de 9% au quatrième trimestre, après +20% lors du trimestre précédent, freiné lui aussi par les restrictions sanitaires en Chine.

Depuis, Pékin a mis fin à sa politique sanitaire de "zéro-Covid", ce qui fait espérer au secteur une reprise des dépenses de la clientèle chinoise dans les produits de luxe.

Le début de l'année a été "très encourageant" en Chine, a ainsi commenté le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

NOUVEL ELAN

Au-delà des difficultés rencontrées par Gucci sur la fin 2022, la marque connaît un net ralentissement depuis quelques années.

Son directeur de la création, Alessandro Michele, a subitement quitté la maison en novembre après sept ans à ce poste à la suite de tensions avec la direction de Kering, ont déclaré des sources à Reuters.

Le groupe de luxe a nommé le mois dernier Sabato De Sarno pour le remplacer, avec la mission de donner un nouvel élan à la marque.

Gucci, principal centre de profit du groupe français, a vu ses ventes progresser de seulement 1% à données comparables sur l'ensemble de 2022, contre des progressions à deux chiffres pour les autres marques de Kering comme Yves Saint Laurent (+23%) et Bottega Veneta (+11%).

Son résultat opérationnel courant a stagné, à 3,73 milliards d'euros alors que celui de Yves Saint Laurent a bondi de 43% pour dépasser un milliard d'euros.

Au total, le résultat opérationnel de Kering sur 2022 ressort à 5,59 milliards d'euros, en hausse de 11%, mais la marge opérationnelle recule à 27,5% contre 28,4% un an plus tôt.

Pour 2023, Kering table sur une "trajectoire de croissance profitable" en dépit de la persistance d’incertitudes économiques et géopolitiques à court terme. Il vise une génération de cash-flow élevée et une forte rentabilité de ses capitaux employés. (Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution de Mimosa Spencer, édité par Matthieu Protard)