Dans l'univers feutré du luxe aussi, le moindre accès de faiblesse se paye cash en Bourse. PPR, bientôt rebaptisé Kering, vient de l'apprendre à ses dépens. Le groupe, qui entame pour la première fois un exercice en tant que « pure player » du luxe, a chuté de plus de 6% à 166,55 euros pénalisé par la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel décevant, marqué en particulier par un ralentissement dans le luxe.



Sur les trois premiers mois de l'année, les ventes ont progressé d'1% à 2,365 milliards d'euros. A taux de change constants, la croissance atteint 3%, nettement inférieure au consensus qui tablait sur 6%. Principal sujet d'inquiétude, les ventes de Gucci, la marque phare du groupe, n'ont progressé que de 4% à change constants contre +6% attendu et +12% un an plus tôt. Comme sa grande rivale Louis Vuitton, la marque italienne a été pénalisée par une croissance négative en Europe et une Asie-Pacifique atone.

A cet égard, certains analystes estiment que Gucci souffre désormais du même mal que la marque vedette de LVMH, à savoir sa banalisation.

Autre motif de déception, les ventes de Bottega Veneta, surnommée par les experts "la fabuleuse pépite du groupe", ont augmenté de seulement 8,8% à change constants, contre +17% attendu, affectées par un recul des ventes en gros.

En revanche, YSL, la troisième grande marque de Kering, reste sur excellente dynamique (+19% à change constants) sous l'impulsion de son nouveau designer Heidi Slimane.

Qualifiant ces chiffres de "spectaculairement décevants", CM-CIC a confirmé sa recommandation Conserver.