Milan (awp/afp) - Le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo a publié mardi un bénéfice net et des commandes en nette hausse au premier trimestre, dans un contexte mondial de fortes tensions géopolitiques.

Le bénéfice net de Leonardo a été multiplié par plus de dix, passant à 459 millions d'euros grâce à la consolidation dans ses comptes de sa coentreprise Telespazio, dont il détient les deux tiers, le reste appartenant au français Thales.

Les nouvelles commandes de Leonardo ont bondi de 18,2% à 5,7 milliards d'euros, grâce à la bonne performance en Europe de sa branche électronique pour la défense et la sécurité.

Le portefeuille de commandes a atteint un nouveau niveau record fin mars, avec plus de 43 milliards d'euros, garantissant à Leonardo l'équivalent de plus de deux ans et demi de production.

Son chiffre d'affaires a grimpé de 20,8% à 3,7 milliards d'euros, tiré par la branche électronique pour la défense et la sécurité ainsi que les ventes d'hélicoptères.

"Nous continuons à renforcer les alliances internationales en jouant un rôle actif dans la promotion de l'Europe de la défense", ce qui "nous permettra d'obtenir une forte croissance et une meilleure rentabilité", a commenté le PDG de Leonardo, Roberto Cingolani.

Leonardo (ex-Finmeccanica) est l'un des principaux groupes internationaux dans le domaine de l'armement et de l'aéronautique et fabrique notamment hélicoptères, avions militaires, aérostructures et radars.

Détenu à hauteur de 30,2% par l'État italien, Leonardo avait dégagé en 2023 un bénéfice net de 695 millions d'euros, en baisse de 25,4%. Celui de l'année précédente avait été gonflé par des plus-values provenant de cessions de certaines activités aux Etats-Unis.

Le groupe a confirmé ses objectifs pour 2024, dont des commandes de 19,5 milliards d'euros, un chiffre d'affaires de 16,8 milliards et un bénéfice opérationnel (Ebita) de 1,4 milliard d'euros.

Le plan industriel 2024-2028, dévoilé en mars, prévoit une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 6% pour atteindre 21,3 milliards d'euros en 2028.

D'ici 2028, le groupe italien veut se muer en acteur de la "sécurité mondiale", en misant sur la "numérisation massive", l'intelligence artificielle et la cybersécurité.

Dans cette optique, il compte concentrer sa recherche-développement sur les technologies innovantes (IA, cloud, supercalculateurs) et nouer "des alliances internationales et partenariats stratégiques".

Leonardo a intégré Telespazio dans une division espace nouvellement créée, dont les revenus doivent être multipliés par 1,5 d'ici 2028, selon ses projections.

afp/rp