Zurich (awp) - Le bon de participation Lindt & Sprüngli aiguisait mardi l'appétit des détenteurs de capitaux. Le chocolatier de Kilchberg a largement comblé les attentes des analystes en matière de rentabilité l'an dernier, à la faveur entre autres d'un effet fiscal favorable. La confirmation de la feuille de route à plus ou moins longue échéance est jugée rassurante et les actionnaires voient leur rémunération prendre l'ascenseur.

A 09h20, le bon Lindt & Sprüngli s'enrobait de 1,3% à 11'090 francs suisses, pointant au second rang d'un SLI en retrait de 0,21%.

Chez Vontobel, Jean-Philippe Bertschy applaudit une extension de la marge opérationnelle, obtenue en dépit de l'inflation des intrants et de la stagnation des volumes. L'expert anticipe une poursuite de la tendance en 2024, portée par une capacité de fixation des prix intacte pour contrer le renchérissement du cacao. La recommandation d'achat reste de mise, comme l'objectif de cours de 12'000 francs suisses pour le bon de participation.

Stifel, par la plume de Pascal Boll, s'interroge sur l'évolution des volumes en fin d'année dernière, ainsi que sur les moyens restant à disposition de la direction pour combattre les sommets atteints par les prix du cacao. Le spécialiste n'en confirme pas moins sa recommandation à l'achat d'un titre dont la juste valorisation est estimée à 12'300 francs suisses.

Patrik Schwendimann, à la Banque cantonale de Zurich (ZKB) demeure plus mesuré, avec une appréciation à "pondérer au marché". Le prix du cacao constitue toujours un facteur de risque, en particulier pour 2025, note l'analyste.

Si Lindt & Sprüngli dispose d'une position avantageuse sur ses concurrents et de meilleurs perspectives d'évolution des marges comme des recettes, ces atouts sont déjà généreusement intégrés dans le cours actuel des titres, considère de son côté Andreas von Arx, pour le compte de Baader Helvea. Détérioration du moral des consommateurs et impact des nouveaux médicaments coupe-faim viennent s'ajouter encore aux risques générés par l'envol des prix du cacao, poursuit l'expert. Le travail des enfants dans les plantations de cacao risque, lui, de ternir l'aura du groupe sur le plan ESG. La recommandation "reduce" est reconduite, assortie d'un objectif de 10'400 francs suisses.

jh/ol