BERLIN/FRANKFURT (dpa-AFX) - Des dizaines de milliers de passagers doivent à nouveau s'attendre à des annulations de vols et à des retards dans les jours à venir. Le syndicat Verdi a appelé à des grèves d'avertissement du personnel de la sécurité aérienne dans cinq aéroports allemands ce jeudi (14 mars). Selon les estimations de l'association des aéroports ADV, environ 90 000 voyageurs sont concernés et plus de 580 liaisons aériennes devraient être annulées.

La grève de deux jours du personnel de cabine de Lufthansa à Francfort et Munich a également eu des répercussions. Selon les estimations de Lufthansa, les passagers doivent encore s'attendre à des retards et des annulations de vols isolés après la fin de cette grève.

Restrictions pour les passagers ce vendredi également

Ce vendredi (15 mars), les passagers aériens en Allemagne ne pourront pas non plus compter partout sur le fait d'arriver à destination comme prévu : Verdi a appelé à de nouvelles grèves d'avertissement du personnel de sécurité aérienne pour vendredi. Selon le négociateur de Verdi Wolfgang Pieper, les cinq aéroports de Hanovre, Dortmund, Weeze, Dresde et Leipzig devraient être touchés les uns après les autres. L'aéroport de Hanovre a fait savoir que "pour cette raison, aucun départ ne sera possible le vendredi 15 mars 2024 entre 00h00 et 12h00. Les arrivées ne sont pas concernées".

Selon les informations de Verdi, le débrayage des agents de sécurité aérienne qui durera toute la journée de jeudi concernera progressivement les aéroports de Hambourg, Stuttgart, Karlsruhe/Baden-Baden, Koln et Berlin au cours de la nuit. Les passagers ne pourront alors plus accéder à la zone de sécurité. Le plus grand aéroport d'Allemagne, celui de Francfort, n'est pas concerné par les grèves d'avertissement du personnel de sûreté aérienne de jeudi et vendredi.

Les négociations collectives de la sécurité aérienne portent sur les conditions de travail d'environ 25 000 employés de prestataires de services de sécurité privés. Pour le compte de la police fédérale, ils contrôlent les passagers, le personnel et les bagages aux points d'accès à la zone de sécurité. Jusqu'à présent, cinq cycles de négociations sont restés sans résultat. Verdi demande une augmentation du salaire horaire de 2,80 euros sur une durée de douze mois, avec une majoration des heures supplémentaires dès la première heure supplémentaire.

Les entreprises de sécurité aérienne (BDLS) ont proposé, selon leurs propres informations, 2,70 euros en trois étapes. "Nous parlons de 2,70 euros de plus par heure en l'espace de 13 mois. Cela aurait représenté des augmentations individuelles des salaires mensuels comprises entre 432 euros et 470 euros", a déclaré mercredi le négociateur du BDLS, Frank Haindl. La convention collective doit avoir une durée de 24 mois. Une sixième négociation est prévue pour le 20 mars.

Associations : la vague de grèves a atteint une nouvelle dimension

Le secteur aérien allemand estime avoir atteint une nouvelle dimension. Avec actuellement 16 vagues de grèves dans six secteurs tarifaires, le volume des grèves de cette année dépasse déjà le niveau des années précédentes, a critiqué l'association fédérale de l'industrie aérienne allemande (BDL). Des règles de procédure sont nécessaires, a déclaré le directeur général Matthias von Randow. Selon l'association, avant que le trafic ne soit bloqué en raison de grèves, il faudrait à l'avenir au moins tenter une médiation dans le domaine des infrastructures de transport critiques.

Ralph Beisel, directeur général de l'ADV, a demandé : "Les aéroports font partie de l'infrastructure critique et doivent être protégés contre l'escalade des grèves".

Lufthansa entre grèves et négociations tarifaires

La Lufthansa est actuellement particulièrement touchée. Mardi et mercredi, le personnel de cabine de la compagnie aérienne était en grève. Le syndicat Ufo avait appelé les hôtesses et les stewards de Lufthansa et de Lufthansa Cityline à faire grève à l'aéroport de Francfort et, le jour suivant, à l'aéroport de Munich, à chaque fois de 4h00 à 23h00. Ufo réclame pour les quelque 18 000 employés de cabine de Lufthansa et les 1000 employés de la filiale régionale Cityline une augmentation de salaire de 15 pour cent pour une durée de contrat de 18 mois. Le syndicat veut en outre obtenir une prime de compensation de l'inflation de 3000 euros ainsi que des indemnités plus élevées.

Le conflit tarifaire du personnel au sol de Lufthansa n'est pas encore résolu. La semaine dernière, des centaines de vols Lufthansa ont été annulés en raison d'une grève d'avertissement organisée par Verdi dans ce secteur. Les négociations tarifaires pour les quelque 25 000 employés au sol sont passées à la vitesse supérieure mercredi, les deux parties se sont bloquées ce jeudi (14 mars) pour poursuivre les discussions.

Verdi demande une augmentation de 12,5 pour cent pour le personnel au sol de Lufthansa pour une durée de douze mois, alors que l'entreprise a proposé jusqu'à présent 10 pour cent pour une durée de 28 mois. Après quatre rondes de négociations, une prime de compensation de l'inflation de 3000 euros n'est pas contestée.

La filiale Discover de Lufthansa, qui compte 24 avions, a également connu récemment des débrayages à répétition. Le syndicat Vereinigung Cockpit (VC) veut ainsi y imposer une première convention collective pour les quelque 420 pilotes.

Le directeur du personnel de Lufthansa, Michael Niggemann, avait lancé mardi un appel aux syndicats : "Le résultat de l'année dernière le montre bien : si nous travaillons ensemble, si nous volons, alors nous pouvons aussi réaliser ces bénéfices records". Faire grève est "la mauvaise solution, faire grève c'est brûler de l'argent"./mar/ben/DP/stw