Zurich (awp) - L'équipementier du bâtiment Meier Tobler est parvenu à remonter la pente en seconde moitié d'année, comblant l'essentiel du manque à gagner accumulé sur le premier et bouclant même l'exercice sur un bénéfice net en hausse de 13,2% à 3,86 millions de francs suisses. L'industriel lucernois accusait encore une perte de 2,65 millions à mi-parcours.

La rentabilité nette a notamment profité d'un allègement du fardeau de sa dette à hauteur de 1,8 million. L'endettement net a été ramené fin décembre à 33,6 millions, contre 81,9 millions douze mois plus tôt.

Les actionnaires seront priés de faire à nouveau l'impasse sur l'attribution d'un dividende au titre de 2020.

Le chiffre d'affaires ne se sera au final érodé que de 1,7% à 487,43 millions, contre encore plus de 6% à l'issue des six premiers mois de l'exercice. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a néanmoins fondu de 10,1% à 24,59 millions, grevé par les coûts des projets informatiques et une augmentation des pertes sur créances irrécouvrables.

"Les dépenses pour l'informatique devraient s'estomper à partir du second semestre 2021", a à cet égard assuré en téléconférence le directeur financier Lukas Leuenberger.

La performance s'inscrit à peu près dans le cadre des projections articulées par les deux analystes consultés par AWP.

Le spécialiste du chauffage, de la climatisation et des canalisations indique que les mises à l'arrêt de chantier imposées dans certains cantons en première moitié d'année ont laissé place en seconde partie à un regain de demande, émaillée de limitations et d'interruptions mineures dans la chaîne d'approvisionnement.

Réintroduction de dividendes dès 2022

Sous réserve de surprises sur le front de la situation sanitaire, la direction ambitionne de générer un chiffre d'affaires stable en 2021 et d'améliorer la rentabilité opérationnelle comme nette. La concrétisation de ces objectifs doit ouvrir la porte à un retour des dividendes.

Le directeur général Roger Basler a tenu à préciser que cette feuille de route se voulait consciemment prudente. Son bras droit financier a ajouté que les deux premiers mois de l'année avaient été conformes aux attentes, tant en termes de croissance que de rentabilité.

A moyen terme, Meier Tobler cible toujours une marge Ebitda d'au moins 8%, assortie d'une redistribution stable et durable à ses actionnaires.

Sur le front de l'actionnariat, près de deux tiers des petits porteurs ont fait usage des droits de souscription offerts par Silvan Meier dans le cadre du replacement du paquet d'actions repris au groupe de construction britannique Ferguson. Le flottant a ainsi été relevé à 43,5%, contre encore 34,1% fin juin.

Nonobstant une normalisation en fin d'année dernière, les capacités de Meier Tobler conservaient encore en fin d'année dernière un potentiel d'utilisation inexploité, relève Alexander Koller, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L'établissement d'un réseau de vente en ligne et de l'infrastructure logistique idoine nécessitera en outre encore d'importants investissements, note l'analyste.

La génération actuelle de liquidités, de même que le raisonnable niveau d'endettement, permettent d'écarter tout risque pour le rétablissement promis de la rémunération des actionnaires, poursuit l'analyste de l'établissement cantonal.

A 12h52, la nominative Meier Tobler s'appréciait de 4,6% à 13,70 francs suisses, dans un SPI en hausse cosmétique de 0,02%.

jh/buc/jh/nj