La Banque de Nouvelle-Écosse (Scotiabank) a donné le coup d'envoi de la publication des résultats du quatrième trimestre des banques canadiennes mardi avec des bénéfices meilleurs que prévu, grâce à la baisse des provisions, et a augmenté ses dividendes de 11 %, les dirigeants déclarant que la banque était à l'aise avec les provisions actuelles malgré la nouvelle variante COVID-19.

Le troisième plus grand créancier du Canada a annoncé sa première hausse de dividende en neuf trimestres, de 1 $ CA par action, devenant ainsi la première grande banque à le faire après la levée des restrictions par le régulateur financier du pays ce mois-ci.

La Banque Scotia va également racheter 24 millions d'actions, soit environ 2 % de ses actions en circulation, a-t-elle déclaré.

Mais les actions ont chuté de 0,6 % à 80,92 dollars canadiens dans les échanges matinaux à Toronto, par rapport à une baisse de 0,5 % de l'indice de référence, en raison de la déception des bénéfices excluant l'impact des impôts et des provisions, en particulier dans les activités internationales.

Le marché élargi a été affaibli par un avertissement du directeur général du fabricant de vaccins Moderna sur l'efficacité des vaccins COVID-19 contre la variante Omicron.

La Banque Scotia a constitué des provisions de 168 millions de dollars canadiens (131,56 millions de dollars), en baisse par rapport à 1,1 milliard de dollars canadiens l'an dernier. En excluant l'impact des provisions et des impôts, la banque a affiché un bénéfice ajusté de 3,6 milliards de dollars canadiens, en hausse de 4 % par rapport à l'année précédente.

Pour les investisseurs qui attendaient des banques canadiennes qu'elles affichent une croissance en dehors des prêts hypothécaires de base, la Scotia a largement déçu. Alors que les prêts hypothécaires ont augmenté séquentiellement et d'une année sur l'autre, la croissance des cartes de crédit, des prêts personnels et des prêts aux entreprises, bien qu'elle se soit redressée, est restée faible, et sa marge d'intérêt nette a chuté.

Les banques canadiennes et les investisseurs espéraient une amélioration des prêts non hypothécaires, car les bénéfices des derniers trimestres ont été tirés par les prêts immobiliers et la libération des réserves pour pertes sur prêts constituées l'an dernier.

Les prêts non hypothécaires moyens de la Banque Scotia ont augmenté de 1,5 % par rapport au trimestre précédent au Canada et de 2,8 % dans l'unité internationale, comparativement à une augmentation de 4,9 % des prêts immobiliers au Canada et de 3,2 % à l'étranger.

La croissance des prêts hypothécaires canadiens devrait ralentir au cours de l'exercice 2022, car la banque centrale augmente les taux, ont déclaré les dirigeants lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

La hausse des frais dans les services bancaires canadiens et la gestion de patrimoine a permis de compenser la faiblesse de l'unité des marchés financiers.

Le bénéfice ajusté ne tient pas compte d'une charge de restructuration avant impôts de 126 millions de dollars canadiens dans le secteur des services bancaires internationaux pour réduire le nombre de succursales et d'employés. Cette charge sera récupérée par des économies de dépenses au cours de l'exercice 2022, ont déclaré les dirigeants lors de la conférence téléphonique.

Alors que le revenu net d'intérêts au Canada a augmenté de 7 % en raison de la hausse des prêts, les marges ont diminué, car la croissance des prêts est restée orientée vers les prêts hypothécaires résidentiels, dont les taux sont plus bas.

Le panorama des prêts a également pesé sur les marges dans les activités internationales, malgré les hausses de taux directeurs dans certains pays d'Amérique latine.

La banque prévoit une expansion séquentielle des marges l'année prochaine, en particulier dans les activités internationales, ont déclaré les dirigeants.

Le bénéfice ajusté a augmenté à 2,10 dollars canadiens par action, au cours des trois mois terminés le 31 octobre, comparativement à 1,45 dollar canadien un an plus tôt et à l'estimation moyenne des analystes de 1,90 dollar canadien. (1 $ = 1,2770 dollar canadien) (Reportage de Nichola Saminather à Toronto et Manya Saini à Bengaluru ; Montage de Shinjini Ganguli, Bernadette Baum, Kirsten Donovan et Marguerita Choy)