Genève (awp) - Le géant alimentaire Nestlé a vu ses recettes se tasser l'année dernière sous l'effet du franc fort et malgré une croissance organique marquée. Le bénéfice net a néanmoins progressé de 20,9% à 11,21 milliards de francs suisses. Le dividende est proposé à la hausse et les perspectives de croissance pour 2024 sont modérées.

Le résultat d'exploitation (Ebit) ajusté a stagné (-0,3%) à 16,05 milliards de francs suisses, pour une marge afférente de 17,3%, améliorée de 0,2 point de pourcentage, indique jeudi la multinationale veveysane. Un effet unique avait plombé la rentabilité de Nestlé en 2022.

Le chiffre d'affaires s'est replié de 1,5% à 93,00 milliards de francs suisses, plombé la force de la devise helvétique. Les taux de change ont réduit les recettes de 7,8%, tandis que l'inflation a permis pratiquement de compenser cet impact, en témoigne un effet prix de 7,5%, précise le communiqué de Nestlé. Les cessions ont affecté les ventes à hauteur de 0,9%.

La progression organique des ventes a atteint 7,2% et la croissance réelle interne (RIG) est négative à -0,3%. Nestlé revendique une hausse du chiffre d'affaires dans la plupart des régions et catégories de produits.

Sur les marchés développés, la croissance organique s'est révélée inférieure à celle du groupe, soit 6,4%. Cet indicateur a atteint 7,3% en Amérique du Nord, 8,2% en Europe, 8,3% en zone Asie, Océanie et Afrique (AOA), 9,3% en Amérique Latine et 4,2% dans la région Grande Chine. Pour Nestlé Health Science, l'évolution organique des ventes s'est péniblement hissée à 1,6%, à comparer aux 5,3% de Nespresso.

Les produits pour animaux de compagnie de la marque Purina ont une nouvelle fois soutenu les ventes du paquebot alimentaire. La croissance du café a dépassé le 5% sans toutefois franchir le cap des 10%, tout comme le segment nutrition infantile. La marque de barres chocolatées Kitkat a porté l'activité confiserie, dont l'augmentation des ventes est supérieure à 5% mais inférieure à 10%.

Les eaux minérales ont connu une croissance similaire, alors que l'unité Nestlé Health Science a enregistré une évolution plus modeste.

Des milliards en rachat d'actions

Au quatrième trimestre, les ventes ont cru organiquement de 5,7%.

Cité dans le communiqué, le directeur général pointe du doigt un climat de consommation difficile, marqué par l'inflation. "Nous avons enregistré une forte croissance organique et une solide amélioration des marges grâce à des investissements accrus dans le marketing et dans d'autres domaines de développement", affirme-t-il.

Le conseil d'administration propose de relever le dividende à 3 francs suisses par action, à comparer aux 2,95 francs suisses versés au titre de 2022. L'assemblée générale du 18 avril tranchera. Par ailleurs, Nestlé a procédé l'année dernière au rachat d'actions à hauteur de 5,0 milliards de francs suisses dans le cadre d'un programme sur trois ans devisé à 20 milliards.

Les chiffres publiés par Nestlé sont globalement inférieurs aux prévisions du consensus AWP, qui tablait sur un chiffre d'affaires de 93,3 milliards de francs suisses, une croissance organique de 7,3%, une RIG stable (-0,1%), un Ebit ajusté de 16,19 milliards, un bénéfice net de 12,15 milliards et un dividende de 3,07 francs suisses par action. Au quatrième trimestre, la croissance organique était attendue à 6,1%.

Pour l'exercice en cours, la direction table sur une croissance organique des ventes de quelque 4% et une "augmentation modérée" de la marge opérationnelle. Le bénéfice récurrent par action à taux de change constants devrait augmenter entre 6% et 10%. Les objectifs à moyen terme sont confirmés.

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