Genève (awp/afp) - Nestlé a confirmé jeudi avoir été mis à l'écart de l'organisme RSPO (Table ronde pour une huile de palme durable), en raison de "divergences fondamentales" sur les moyens d'atteindre cet objectif.

RSPO, qui certifie 20% de la production mondiale, a annoncé mercredi mettre Nestlé à l'écart et a révoqué plusieurs certifications accordées à certaines usines du groupe.

"Nous partageons l'objectif de RSPO d'améliorer la performance sociale et environnementale du secteur de l'huile de palme", a expliqué jeudi à l'AFP un porte-parole de Nestlé.

Mais "il y a des divergences fondamentales sur la façon dont Nestlé et RSPO entendent changer les choses pour atteindre cet objectif d'une industrie de l'huile de table complètement durable", a-t-il ajouté.

RSPO justifie sa décision de mise à l'écart par un certain nombre d'entorses à ses règles de conduite, par exemple le fait que Nestlé n'ait fourni aucun rapport sur ses progrès en matière de production ou d'achat d'huiles de palme certifiées en 2016 et n'ait proposé qu'un rapport incomplet pour 2017.

RSPO a donné à Nestlé jusqu'au 20 juillet pour se conformer à ses règles, délai au-delà duquel l'adhésion de Nestlé sera suspendue.

Réunissant plus de 3.000 membres représentant les différents acteurs du secteur (producteurs, commerciaux, investisseurs, détaillants et ONG de défense de l'Environnement ou du droit du Travail), RSPO a aussi fait remarquer que Nestlé avait toujours une ardoise de 2.000 dollars de frais d'adhésion à régler.

Nestlé soutient de son côté que RSPO n'a pas accepté que l'objectif de l'entreprise ne soit pas, comme le vise l'organisme, d'atteindre à terme 100% d'huile de palme certifiée.

"Même si nous respectons la décision de RSPO de ne prendre en compte que les plans d'actions visant à atteindre une production d'huile de palme 100% certifiée, nous pensons que cette approche ne permettra pas au secteur d'atteindre le niveau de transparence ainsi que le degré de transformation dont il a urgemment besoin", a souligné le porte-parole du groupe.

Parallèlement, Greenpeace s'est interrogé sur les motifs de la décision prise par RSPO, estimant que Nestlé avait été sanctionné car le groupe n'achetait tout simplement "pas assez d'huile de palme certifiée par RSPO".

"Durant les douze derniers mois, Greenpeace a dénoncé 5 cas de destruction de forêts vierges, qui ont été le fait d'entreprises membres de RSPO" mais "jusqu'à présent, la RSPO n'a pris aucune mesure contre ces compagnies", a déploré l'ONG, ajoutant: "cela montre seulement que RSPO se soucie plus de faire de l'argent que de protéger les forêts".

afp/rp