Mike Dolan présente la journée à venir sur les marchés américains et mondiaux La pire journée des actions de Wall Street depuis près de trois semaines sert de toile de fond au témoignage du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, mercredi devant le Congrès, les marchés commençant à s'inquiéter de tout, de Trump à Taïwan.

Au cours d'une journée chargée en événements macroéconomiques majeurs - notamment la décision de la Banque du Canada, le budget annuel de la Grande-Bretagne, les principales mises à jour du marché du travail américain et les résultats des primaires du Super Tuesday - les marchés se concentreront probablement sur l'audition de M. Powell.

À bien des égards, M. Powell et son équipe ont placé les marchés des taux d'intérêt là où ils le souhaitaient, et ils devraient se sentir à l'aise maintenant que le message de décembre de la Fed concernant des réductions modestes des taux d'intérêt plus tard dans l'année a enfin été pris en compte avant la réunion de politique générale du 20 mars.

La faiblesse de l'enquête sur le secteur des services en février, publiée mardi, a eu pour effet d'augmenter le montant de l'assouplissement prévu par les marchés à terme pour 2024. Mais à 88 points de base, ils restent proches des projections les plus récentes de la Fed, qui prévoient des réductions d'environ 75 points de base cette année, et la première mesure n'est toujours pas entièrement évaluée avant juillet.

Dans ces conditions, M. Powell ne voudra peut-être pas faire trop de vagues, même s'il pourrait faire un clin d'œil aux risques associés à une ré-accélération de l'économie ou même mettre en garde contre l'"exubérance" récente des marchés boursiers lors de la longue séance de questions-réponses qui suivra son discours sur la colline du Capitole.

Une éventuelle révision à la hausse des hypothèses de taux d'intérêt "neutres" à long terme, le rythme de la réduction du bilan de la Fed et les questions politiques liées à l'année électorale pourraient également faire partie des échanges.

Toutefois, comme si elles s'attendaient à se faire taper sur les doigts, les grandes capitalisations boursières américaines ont chuté mardi avant l'événement, pour diverses raisons, allant des risques économiques et politiques en Chine aux mesures antitrust en Europe, en passant par le coup de sifflet du Super Tuesday sur la course à la Maison-Blanche.

Parmi les sept valeurs vedettes dites "Magnificent Seven", seul Nvidia, l'enfant prodige de l'intelligence artificielle, a réussi à progresser au cours de la journée. Le S&P500 a perdu 1 % et le Nasdaq 1,7 %, bien que les contrats à terme aient récupéré environ un tiers de cette perte avant la cloche de mercredi.

En Chine et à Taïwan, où l'exposition aux revenus de "Mag 7" est estimée à près de 20 %, l'ambiance est restée tendue après la présentation des plans annuels du gouvernement par le Congrès national du peuple mardi. L'indice CSI300 a de nouveau reculé au cours de la nuit, même si Hong Kong a récupéré quelques pertes.

Les stratèges se demandent comment un modeste objectif de déficit budgétaire de 3 % pourrait contenir suffisamment de stimulants fiscaux pour permettre au gouvernement d'atteindre son objectif ambitieux de croissance économique de 5 % pour l'année.

Pourtant, l'augmentation des dépenses de défense et la suppression, dans le rapport de l'Assemblée nationale populaire, de l'expression "réunification pacifique" à propos de Taïwan ont été les plus choquantes pour ceux qui s'inquiètent de l'aggravation de la situation géopolitique.

La perspective d'un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, avec la promesse de droits de douane de 60 % sur les importations chinoises, n'aura guère apaisé ces inquiétudes, alors qu'il a dominé la série de primaires républicaines de cette semaine.

Mardi, M. Trump a remporté les suffrages des républicains dans une douzaine d'États et a écarté sa rivale Nikki Haley pour quasiment décrocher sa troisième nomination présidentielle consécutive, même s'il fait l'objet d'une multitude d'accusations criminelles. Qualifiant une nouvelle fois M. Trump de menace pour la démocratie américaine, M. Biden a remporté les suffrages équivalents du parti démocrate et a mis en place ce qui semble être une répétition de la course électorale de 2020.

Ailleurs, et peut-être en partie en raison des incertitudes politiques, l'or et le bitcoin sont restés bien orientés.

Le bitcoin a souffert de vertige mardi, après avoir brièvement atteint des sommets record au-dessus de 69 000 dollars, et a fortement reculé dans une folle oscillation intrajournalière de 14 %. Mais il est remonté à 66 500 dollars mercredi, même s'il n'a pas encore atteint son nouveau sommet.

Le prix de l'or a également dépassé brièvement le record de décembre mardi et a conservé la plupart de ses gains aujourd'hui.

L'indice du dollar a baissé de manière plus générale.

La Banque du Canada devrait laisser son taux directeur inchangé à 5% plus tard dans la journée de mercredi, l'accent sera mis sur la déclaration qui l'accompagne ainsi que sur l'interview du gouverneur Tiff Macklems après la décision pour voir si un feu vert sur l'inflation est à venir. Le dollar canadien est resté stable cette nuit.

La livre sterling et les rendements des obligations d'État ont augmenté avant le discours du ministre des finances Jeremy Hunt sur le budget annuel. Malgré l'état fragile des finances publiques, Hunt devrait proposer des réductions d'impôts aux électeurs avant les élections de cette année - y compris une réduction de 2 points de pourcentage des cotisations de sécurité sociale.

Les points clés de l'agenda qui pourraient orienter les marchés américains plus tard dans la journée de mercredi : * Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, témoigne de la politique monétaire semestrielle devant le Comité des services financiers de la Chambre des représentants ; la Fed publie le Livre beige sur les conditions économiques ; la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, et le chef de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, s'expriment * Rapport ADP de février sur l'emploi dans le secteur privé aux États-Unis, données sur les ouvertures d'emploi de janvier JOLTS, ventes/stocks de gros de janvier * Décision politique de la Banque du Canada * Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, présente le budget annuel au Parlement * Bénéfices des entreprises américaines : Campbell Soup, Brown-Forman, JD.com, etc.