Milan (awp/afp) - Le géant laitier français Lactalis a annoncé mardi être monté à près de 96% du capital de sa filiale Parmalat, ce qui va lui permettre de la retirer de la Bourse de Milan après plusieurs tentatives avortées, afin de lui donner "une nouvelle dynamique".

Lactalis, qui détenait déjà 89,63% de Parmalat via sa filiale Sofil, a racheté près de 115 millions d'actions à un prix unitaire de 2,85 euros "portant ainsi sa participation à 95,81% du capital" de Parmalat, a indiqué dans un communiqué le groupe français.

Le groupe a également "communiqué auprès des autorités boursières italiennes sa volonté de procéder" au retrait de Parmalat de la Bourse de Milan et son intention d'exercer une procédure de rachat obligatoire des actions détenues par les minoritaires, a précisé le document.

"Après plus de 7 ans aux commandes de Parmalat, le groupe Lactalis souhaite lui donner une nouvelle dynamique", a justifié le numéro un mondial du lait.

Lactalis avait pris le contrôle du groupe agroalimentaire italien en 2011 via une OPA hostile. Mais il a connu régulièrement de fortes tensions avec certains actionnaires minoritaires, qui lui reprochent son "opacité" et une partie de la politique engagée.

Ce n'est pas la première fois qu'il tente de retirer de la Bourse de Milan la société Parmalat, qui commercialise notamment les marques italiennes Galbani, Vallelata ou Santal.

L'année passée, Lactalis avait lancé des OPA sur sa filiale mais n'avait pas obtenu le nombre d'actions nécessaires pour passer au-dessus du seuil de 90% autorisant le retrait de la cotation.

Plusieurs actionnaires minoritaires, dont le fonds Amber Capital, avaient notamment dénoncé le prix proposé par Lactalis, inférieur à celui du marché.

L'entreprise fondée par André Besnier en 1933 à Laval, toujours dirigée par ses descendants, affiche sur son site internet un chiffre d'affaires de 18,4 milliards d'euros et 240 sites industriels dans 47 pays.

Elle s'est retrouvée sous les feux des projecteurs dans l'affaire du lait pour bébé contaminés. Au coeur de la tourmente: l'usine de Craon (Mayenne) dont les produits pour enfants avaient rendu 53 enfants malades de la salmonellose, fin 2017.

afp/ol