Pernod Ricard souffre en bourse, après la publication de ses résultats annuels en matinée. Le second groupe mondial de spiritueux, dauphin de Diageo, perdait 3% à 188 EUR autour de 10h00. Malgré une croissance interne de 10% du chiffre d'affaires, qui a atteint à 12,14 Mds€, les investisseurs s'interrogent sur des perspectives médiocres pour le premier trimestre de l'exercice 2023/2024, débuté en juillet, notamment aux États-Unis et en Chine.
En Amérique, la croissance a été modérée, avec un chiffre d'affaires stable aux Etats-Unis et une croissance des ventes des distributeurs de 2%. Cependant, le chiffre d'affaires du premier trimestre 2023/24 est attendu en recul dans la zone qui pèse plus de 20% des ventes, en raison d'une base de comparaison élevée. En Chine, malgré une excellente performance dans l'ensemble de la région Asie/Reste du Monde, les ventes sont là aussi attendues en baisse au premier trimestre 2023/24, dans un environnement macroéconomique difficile. Cet effet de base défavorable devrait s'atténuer à partir du deuxième trimestre, souligne le groupe. En Europe, la croissance a été solide, avec une progression de 8%, tirée par l'Espagne, l'Allemagne et le rebond du Travel Retail.
Toutes les catégories de spiritueux ont enregistré une forte croissance, avec une dynamique particulièrement forte pour les marques stratégiques internationales et locales. Cependant, les vins stratégiques ont affiché une performance mitigée.
Le contrat a été rempli au niveau des résultats. Le résultat opérationnel courant a atteint 3,348 Mds€, en croissance interne de 11%. Le bénéfice net a progressé de 10% à 2,34 Mds€. Pernod Ricard reste confiant dans sa capacité à atteindre ses objectifs à moyen terme, grâce à la pertinence de sa stratégie de croissance, la désirabilité de ses marques et l'engagement de ses équipes, assure le management.
Le change et la base de comparaison élevée pèsent
"Le cadre d'orientation à moyen terme a été réitéré avec confiance, mais la société souligne un démarrage lent au premier trimestre, amplifié par une base de comparaison élevée", note Edward Mundy chez Jefferies. Il souligne aussi, comme d'autres analystes, que l'effet de change a été plus pénalisant que prévu pour le bénéfice par action. Sur la refonte de l'organisation, Mundy estime que "l'esprit d'entreprise de Pernod reste inchangé, mais avec une prise de décision plus rapide et une plus grande efficacité alors que l'entreprise s'oriente vers un algorithme de croissance rentable".
Les chiffres de Pernod Ricard pénalisent Rémy Cointreau (-2,5% à 144 EUR) et Diageo (-1,2% à 3280 GBp).
Pernod Ricard est le n° 2 mondial de la production et de la commercialisation de vins et de spiritueux Premium et de Prestige. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- spiritueux et champagnes de marques stratégiques internationales (63,4%) : marques Absolut (12,7 millions de caisses vendues en 2022/23), Jameson (10,7 millions), Ballantine's (8,8 millions), Chivas Regal (5,1 millions), Malibu (4,7 millions), Ricard (4,4 millions), Havana Club (4,3 millions), Beefeater (3,7 millions), Martell (2,4 millions), The Glenlivet (1,6 million), Mumm (0,6 million), Royal Salute (0,3 million) et Perrier-Jouët (0,3 million) ;
- spiritueux de marques stratégiques locales (17,7%) : marques Seagram's, Kahlua, Olmeca, Seagram's Gin, Ramazzotti, Imperial, Pastis 51, Clan Campbell, etc. ;
- spiritueux artisanaux de marques spécialités (6,2%) : marques Italicus, Lillet, Pernod, Suze, Augier, Malfy, Jefferson's, Powers, Redbreast, etc. ;
- vins stratégiques (3,9%) : marques Jacob's Creek, Kenwood, Brancott Estate, Campo Viejo, Church Road, George, St Hugo, Stoneleigh, Ysios et Wyndham ;
- autres (8,8%).
A fin juin 2023, le groupe dispose de 96 sites de production dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : Europe (28,5%), Amériques (28,7%) et autres (42,8%).