Francfort (awp/afp) - Le marché automobile allemand a connu en avril une chute historique, la deuxième d'affilée, plongeant de 61,1% sur un an en raison de la pandémie de coronavirus, à son plus bas niveau depuis la Réunification en 1990, selon des données officielles publiées mercredi.

La production automobile en Allemagne était également quasiment à l'arrêt: 10'900 voitures ont été produites, soit 97% en moins par rapport au mois d'avril de l'année dernière, et moins que la production quotidienne de 2019, selon la fédération des constructeurs VDA.

Au total, seules 120'840 voitures neuves ont été immatriculées dans le pays en un mois, selon l'agence fédérale de l'automobile KBA, soit un tiers de moins qu'au cours du pire mois de la crise de 2009, les points de vente ayant été fermés fin mars en Allemagne pour limiter la propagation du virus.

Le premier marché européen suit la tendance du continent: les immatriculations de voitures neuves ont fondu de 97% au Royaume-Uni et en Italie, et de 89% en France le mois dernier.

En Allemagne, la chute de 37,7% en mars, à 215.119 voitures vendues, avait déjà été la pire chute en 30 ans.

Toutes les marques à l'exception de Tesla, qui s'appuie principalement sur la vente en ligne, ont baissé sur un an en avril: le leader du marché, la marque VW de Volkswagen, a vu ses ventes reculer de 64% pour une part du marché de 17%.

La part du marché de Tesla reste toutefois modeste, à 0,5%.

Smart enregistre la pire chute (-94%); Mercedes (-71%), BMW (-50%), Audi (-61%), Ford (-62%), Peugeot (-63%), Renault (-58%), Citroën (-61%) et Toyota (-52%) ont également accusé le coup.

Sur les quatre premiers mois de l'année, le marché a baissé de 29% selon la KBA.

Les poids lourds ne sont pas exemptés, avec -45% sur un an.

L'essence reste le premier carburant en Allemagne, avec la moitié des voitures, devant le diesel (32%). Les voitures hybrides représentaient en avril 14% des immatriculations et les purement électriques 4%.

L'industrie automobile et le gouvernement ont débattu mardi d'un nouveau programme de relance pour cette branche clé de l'industrie allemande, similaire aux primes à l'achat instaurées après la crise financière de 2008-2009.

Demandé par le secteur auto, certains économistes, politiques et surtout les défenseurs de l'environnement s'opposent à une telle mesure, arguant qu'une subvention pour tout type de véhicule ralentira la transition vers la mobilité électrique.

La réunion autour d'Angela Merkel n'a pas abouti à une décision mais des groupes de travail doivent présenter des pistes d'ici début juin.

afp/ol