Hong Kong (awp/afp) - Le groupe bancaire HSBC a annoncé lundi une hausse de 13,9% sur un an de son bénéfice net part du groupe au 1er semestre 2022, malgré un recul de son bénéfice avant impôts, et a fait savoir qu'il comptait reprendre ses versements de dividendes trimestriels en 2023.

De janvier à juin, le bénéfice net d'HSBC a atteint 8,29 milliards de dollars américains grâce à un crédit d'impôts, même si dans le même temps son bénéfice avant impôts a reculé de 15,3% à 9,18 milliards, et ses revenus de 1,2% à 25,23 milliards en raison d'effets de change et de pertes sur les cessions d'actifs, a précisé la banque dans un communiqué.

Mais HSBC s'est dit optimiste quant à ses perspectives de revenus d'ici la fin 2023 grâce à la hausse des taux d'intérêt, qui devrait lui rapporter au moins 31 milliards de dollars en 2022 et 37 milliards en 2023.

"Les progrès que nous avons effectués en faisant croître et en transformant HSBC nous mettent dans une position forte pour aborder le cycle actuel des taux d'intérêt", a estimé le directeur général du groupe Noel Quinn, cité dans le communiqué.

"Nous comprenons et apprécions l'importance des dividendes pour tous nos actionnaires. Nous chercherons à restaurer les niveaux de dividendes pré-Covid-19 le plus tôt possible. Nous comptons également en revenir aux dividendes trimestriels en 2023", a-t-il ajouté.

HSBC et d'autres grandes banques du Royaume-Uni ont annulé leurs dividendes au début de la pandémie sur ordre de la Banque d'Angleterre, une décision qui a contrarié certains actionnaires à Hong Kong.

Le plan de reprise des dividendes trimestriels a été annoncé avant une réunion des dirigeants d'HSBC avec les actionnaires hongkongais, prévue mardi.

Les dirigeants devront répondre aux questions concernant une offre de restructuration du principal actionnaire de la banque, Ping An Insurance Group.

Ping An, qui détient 9,2% des actions HSBC, fait pression sur la banque pour qu'elle sépare ses activités asiatiques des autres, afin de dégager de la valeur pour les actionnaires dans un contexte de tensions accrues entre la Chine et l'Occident.

Le directeur général Noel Quinn et le président Mark Tucker n'ont pas commenté publiquement la campagne de Ping An. Selon Bloomberg, HSBC a chargé Goldman Sachs et la société de conseil Robey Warshaw de faire obstacle à cette campagne.

Une femme politique de Hong Kong, Christine Fong, a déclaré dimanche que la séparation des activités asiatiques de HSBC et le retour de sa cotation principale dans le centre financier chinois seraient "la meilleure façon de protéger (les intérêts) des actionnaires minoritaires".

Mme Fong, qui dit représenter environ 500 petits porteurs d'HSBC, s'est également déclarée favorable à l'obtention par Ping An de sièges au conseil d'administration du groupe, en invoquant l'annulation des dividendes en 2020.

L'année dernière, HSBC a promis d'accélérer un recentrage stratégique pluriannuel vers l'Asie et le Moyen-Orient, avec l'ambition de devenir le leader du marché asiatique de la gestion de patrimoine.

La banque a déclaré qu'elle investirait 6 milliards de dollars à Hong Kong, en Chine et à Singapour et embaucherait plus de 5.000 conseillers en patrimoine, tout en supprimant 35.000 emplois et en réduisant ses activités de détail aux États-Unis et en France.

afp/rp