Rémy Cointreau cède plus d'1% à 132,80 euros malgré un chiffre d'affaires trimestriel moins dégradé que prévu. Le numéro deux français des vins et spiritueux a pu compter sur la résilience des consommateurs américains, britanniques et russes. Ces derniers n'ont pas abandonné la dégustation de cognac à domicile, bien au contraire, dans une période des plus difficiles. Il s'agit d'une bonne nouvelle pour la maison charentaise malgré tout lourdement pénalisée par la fermeture du circuit " on-trade " (restaurants, bars, hôtels, ...) et par l'effondrement du trafic aérien mondial.

Au cours du premier trimestre de l'exercice 2020/21, les ventes de Rémy Cointreau ont chuté de 33,2% en organique à 150,1 millions. Le groupe tablait sur un effondrement de 45% tandis que le consensus prévoyait -42,5%. Dans une note publiée ce matin, Jefferies tempère la "surperformance" du producteur de cognac, rappelant qu'il attendait une baisse de 35,4%.

La Maison Rémy Martin, la principale branche du groupe a affiché un repli de 39,2% de ses ventes.

L'attractivité de ses marques de cognac reste tangible au niveau de la demande finale (notamment aux Etats-Unis et en Chine), même si les ventes ont été pénalisées par des phénomènes de déstockage dans la plupart des grands marchés et par l'effondrement des ventes de duty free.

La division Liqueurs & Spiritueux résiste mieux (-17%), grâce à la performance de Cointreau.

Fort de ces résultats, le groupe familial a confirmé sa prévision d'un deuxième trimestre en repli modéré.

Par ailleurs, Rémy Cointreau prévoit désormais un résultat opérationnel courant semestriel en baisse organique de 35% à 40%, contre un repli de 45% à 50% précédemment.

Malgré une faible visibilité, le second semestre 2020/21 devrait bénéficier d'une forte reprise portée par les Etats-Unis et la Chine continentale.

Jefferies a confirmé sa recommandation Sous-pondérer et son objectif de cours de 105 euros sur Rémy Cointreau. Le bureau d'études continue d'apprécier le groupe, sa stratégie, ses perspectives, etc. Sauf que le groupe, valorisé 42,8 fois ses bénéfices attendus en 2021, continue aussi d'être trop cher, précise-t-il.